TROIS-RIVIÈRES, QC,
le 12 sept.
2024 /CNW/ - Divers signes laissent peu de place au
doute sur l'avenir de la scierie de Rivière-aux-Rats. Les patrons
de la scierie, située près de La
Tuque, ont récemment laissé filer 26 % des garanties
d'approvisionnement en bois de la forêt publique qui étaient
associés à cette usine.
Le volume qui reste, 291 000 mètres cubes de bois, suffit à
peine à faire rouler l'usine pendant 30 semaines par an avec
un quart de travail en moins. La scierie peut transformer
600 000 mètres cubes par an au maximum de sa capacité ! Il est
donc presque assuré qu'elle ne sera pas rentable dans ces nouvelles
circonstances. Produits forestiers Résolu, qui gère l'usine de
Rivière-aux-Rats, est maintenant la propriété de Paper Excellence,
une multinationale qui s'intéresse surtout au papier et non au
bois.
« Certains des directeurs locaux nous ont confirmé que la vente
aurait lieu et qu'elle se ferait au détriment des travailleurs et
travailleuses de Rivière-aux-Rats. Nous sommes extrêmement inquiets
pour notre avenir », ajoute Herman
Martel, vice-président du Syndicat des employé-es de la
scierie de Rivière-aux-Rats-CSN.
Une crise globale au Québec
La CSN déplore également les fermetures prolongées et
l'incertitude qui règne sur la scierie Béarn, au Témiscamingue, et
sur celle de Saint-Ludger-de-Milot, au Lac-Saint-Jean.
Le bas prix du bois, combiné à une hausse de tarifs imposée par
les États-Unis sur le bois d'œuvre du Québec, rendait déjà les
usines précaires. S'ajoutent à cela l'incertitude des mesures sur
le caribou forestier qui font l'objet d'une chicane
Québec-Ottawa et l'impact
grandissant des feux de forêt liés aux changements climatiques.
L'approvisionnement global en bois risque fort de diminuer dans les
années à venir.
Cette toile de fond environnementale n'explique pas tout.
« Avant même les mesures sur le caribou, une consolidation était en
cours dans l'industrie. Même si une baisse globale des garanties
d'approvisionnement est prévisible à moyen terme, on assiste à des
manœuvres de l'industrie qui tente de s'entendre en cachette avec
le gouvernement pour transférer des garanties d'approvisionnement
sans tenir compte de l'impact sur les travailleuses et les
travailleurs de même que sur les petites communautés forestières »,
explique Dominic Tourigny,
vice-président de la Fédération de l'industrie manufacturière
(FIM-CSN). La fédération demande donc une rencontre d'urgence avec
la ministre Maïté Blanchette Vézina, ou encore avec le premier
ministre si la ministre n'a pas les coudées franches. La FIM-CSN
demande aussi au gouvernement du Québec de cesser les transferts de
garanties d'approvisionnement le temps d'y voir plus clair et de
développer une stratégie d'ensemble pour le secteur, en
concertation avec les gens concernés.
« La Mauricie est une région forestière depuis des siècles, on
ne peut pas laisser tomber nos entreprises sans tenter de trouver
des solutions à court terme. On a tellement besoin de logements, il
ne faudrait pas créer une rareté artificielle de bois quand les
chantiers vont repartir à plein régime avec la baisse des taux
d'intérêt qui est déjà amorcée », conclut Pascal Bastarache, président du Conseil central
du Cœur-du-Québec-CSN.
À propos
La Fédération de l'industrie manufacturière
(FIM-CSN) rassemble plus de 30 000 travailleuses et travailleurs
réunis au sein de 320 syndicats, partout au Québec. Elle représente
notamment des travailleuses et travailleurs de l'industrie
forestière. Le Conseil central du
Cœur du Québec-CSN regroupe plus de 19 000 membres réunis au
sein de 130 syndicats issus de tous les secteurs d'activité.
Le territoire du conseil central couvre les deux régions
administratives de la Mauricie et du Centre-du-Québec.
SOURCE CSN - Confédération des syndicats nationaux