D'aucuns y verront un signal de vente. Quelques semaines seulement après la cession par l'assureur Groupama de sa participation de 1,8% dans Saint-Gobain (SGO.FR), son actionnaire de référence Wendel (MF.FR) vient de vendre 4,3% du capital du producteur de matériaux de construction. Mercredi, l'action perdait 3,5% à environ 42 euros. La question mérite au moins d'être posée.



Des catalyseurs bien identifiés



Certes, Saint-Gobain ne manque pas de catalyseurs boursiers. L'activité du groupe étant sensible aux variations de la conjoncture, la valeur est bien placée pour profiter du redressement de l'économie européenne. Saint-Gobain y réalise les deux tiers de son activité. L'industriel devrait en outre profiter d'un effet de levier appréciable sur ses résultats, grâce aux 800 millions d'euros d'économies attendues en 2014 et 2015.



Et fort de la cession de Verallia NA à la mi-avril, il pourrait à nouveau réaliser des acquisitions pour accélérer son développement dans les pays émergents, où les besoins en construction seront durablement plus importants qu'en Europe. D'ailleurs, 60% des analystes recensés par FactSet recommandent d'acheter la valeur avec un objectif de cours moyen de 46,65 euros.



Mais un cours déjà au plus haut



Mais ces perspectives semblent au moins en partie intégrées par le marché. La valeur d'entreprise de Saint-Gobain représente 6,7 fois l'excédent brut d'exploitation attendu cette année, et 5,8 fois celui estimé pour 2015, selon FactSet. Historiquement, ce ratio a respectivement été de 6,3 pour l'année en cours et de 5,8 pour l'année suivante, selon Kepler Cheuvreux.



Alors que le redressement économique de l'Europe demande à être confirmé dans la durée, le rebond d'environ 70% de l'action depuis la mi-2012, et son retour à ses plus hauts depuis la fin 2011, ne peut qu'avoir incité Wendel et Groupama à céder leurs parts. L'assureur a vendu ses actions à 44,50 euros l'unité, tandis que la société d'investissement les a cédées pour 41,70 euros pièce. Mieux vaut tard que jamais?



Le discours à double tranchant du premier actionnaire



Certes, Wendel entend rester un actionnaire de long terme de Saint-Gobain. La société d'investissement conservera "durablement" 11,5% de l'industriel. L'actionnaire de référence de Saint-Gobain s'est même engagé à ne pas céder de nouveaux titres pendant un an. C'est donc que Wendel anticipe une nouvelle appréciation de sa participation à long terme. Mais cette déclaration est à double tranchant: elle signifie que Wendel pourra à nouveau vendre des titres à partir du mois de mai 2015. En outre, pour pouvoir se désengager mercredi, le groupe s'est résolu à accuser une perte comptable de 100 millions d'euros. Comme quoi il n'attend pas de nouvelle appréciation du titre dans l'immédiat.



Les investisseurs peinent à choisir entre le verre à moitié et le verre à moitié vide. Certains ont profité du décrochage du titre mercredi pour se placer sur la valeur. Après s'être calé sur le prix de vente d'environ 41,70 euros annoncé par Wendel mercredi matin, l'action est remontée à un peu plus de 42 euros. Le débat n'est pas clos. Mais la sortie partielle de Wendel, après celle de Groupama il y a quelques semaines, incite au moins à une certaine prudence à court terme.



-Ambroise Ecorcheville, Dow Jones Newswires; 33 (0)1 40 17 17 71; ambroise.ecorcheville@wsj.com

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