Thomas Varela



Agefi-Dow Jones



PARIS (Agefi-Dow Jones)--Dans l'attente des nouvelles technologies qui leur permettront de mieux résister à la concurrence de l'Internet à très haut débit, les opérateurs de satellites ont peu d'atouts pour séduire les investisseurs dans l'immédiat, en dehors d'un dividende confortable. Pour autant, la consolidation qui semble se profiler dans le secteur ne constitue pas l'unique alternative pour surmonter cette période.



En février dernier, le PDG d'Eutelsat, Rodolphe Belmer, jugeait probable une série de fusions-acquisitions alors que plusieurs acteurs se trouvent fragilisés par les progrès de la fibre optique, technologie capable de fournir une connexion à Internet beaucoup plus rapide que les satellites disponibles. Mais la dette accumulée dans le secteur limite les capacités d'investissement. L'offre de l'américain Echostar sur le britannique Inmarsat, rejetée ce week-end car jugée trop faible, illustre la frilosité actuelle.



Emergence d'autres acheteurs potentiels



Le luxembourgeois SES, coté à Paris, dépasse déjà la limite de 3,3 fois l'Ebitda qu'il s'était imposé en matière de dette, même s'il reste loin de 14 milliards de dollars dette qui pèsent sur le numéro un mondial du secteur, l'américain Intelsat. Plus fondamentalement, SES n'a pas vraiment besoin de réaliser des acquisitions, son principal défi étant d'investir dans ses infrastructures actuelles afin de gérer la montée en puissance des nouveaux satellites capables de gérer les connexions mobiles de 5e génération (5G).



L'autre opérateur coté à Paris, Eutelsat, ne semble pas non plus en recherche d'acquisitions, même si le groupe ne souhaite pas faire pas de commentaire sur le sujet. Son plan stratégique donne la priorité au désendettement et à la génération de trésorerie dans le but de rassurer les investisseurs sur sa solidité financière dans une période difficile en termes de parts de marché. Interrogée par téléphone, une porte-parole d'Eutelsat a souligné que la cession récente de la participation détenue dans Hispasat pour 302 millions permettrait de conforter ce plan stratégique.



Pour pallier le manque de financement disponible, les sociétés de capital-investissement pourraient participer à des opérations, relève toutefois une source du secteur. D'autres acheteurs pourraient également émerger, du côté des groupes aéronautiques, mais aussi des opérateurs télécoms et même des géants de l'internet.



Retour en grâce auprès des analystes



L'activité de M&A dans le secteur aura pour effet de soutenir les cours, estime Barclays lundi, en relevant son avis sur SES à "pondération égale".



Mais l'attrait spéculatif n'est pas l'unique catalyseur du secteur, même dans le contexte actuel marqué par de fortes pressions concurrentielles. UBS a relevé vendredi à l'achat ses recommandations sur Eutelsat et SES, en jugeant exagérées les craintes du marché. Même en intégrant les progrès de la vidéo par Internet, l'activité de télévision par satellite des deux groupes devrait continuer à dégager des revenus stables ou en légère hausse au cours des 15 prochaines années, selon la banque suisse, qui table sur le maintien d'un rendement du dividende autour de 6-7%.



La consolidation attendue sera peut-être moins profonde que prévue, dans un secteur où les gouvernements conservent jalousement leurs champions nationaux. Et cela ne condamnera pas pour autant ceux qui n'y participeront pas.



- Thomas Varela, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 99; tvarela@agefi.fr ed: ECH



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(END) Dow Jones Newswires



June 11, 2018 11:39 ET (15:39 GMT)




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