Réussir son plan d'expansion n'a pas que des avantages pour Bureau Veritas -DJ Plus
March 11 2014 - 9:21AM
Bourse Web Dow Jones (French)
Le spécialiste de l'inspection et du contrôle des normes Bureau
Veritas (BVI.FR) a su gérer habilement son expansion ces dernières
années en se développant dans plusieurs industries et sous toutes
les latitudes. La forte augmentation du chiffre d'affaires,
réalisée à coups d'acquisitions dans un environnement économique
parfois difficile, ne s'est pas faite au détriment de la
rentabilité, et les objectifs fixés pour 2015 -certes ambitieux-
semblent à portée de main.
Mais ces nouveaux développements poseront également quelques
problèmes au groupe chargé d'évaluer la sécurité ou la qualité des
bâtiments, des navires, et des produits de grandes consommation. En
changeant de périmètre, Bureau Veritas s'expose à de nouveaux
risques, dont le risque de change. Il se lance également à l'assaut
de marchés qui faisaient figure de chasse gardée de certains de ses
fournisseurs. A terme, ces incursions dans de nouvelles activités
pourraient rendre nécessaires des acquisitions plus transformantes,
notamment dans le domaine de l'analyse.
Une politique d'acquisitions à double tranchant
La très grande diversification géographique de Bureau Veritas lui
fait certes profiter du dynamisme des pays émergents, qui ont
représenté environ la moitié de ses revenus l'année dernière. Mais
elle l'expose également aux variations de changes, comme l'ont
montré la forte dépréciation de nombreuses devises face à l'euro
ces derniers mois.
Combinés à une activité en bas de cycle sur plusieurs marchés du
groupe, les effets de change défavorables ont contribué au
ralentissement constaté de l'activité, le chiffre d'affaires
n'augmentant que de 0,8% au total en 2013. Tout en saluant
l'amélioration des marges réalisée, des courtiers comme Jefferies
jugent que les objectifs à horizon 2015 seront difficiles à
atteindre en raison d'un ralentissement à prévoir du rythme des
acquisitions.
Le plan stratégique de Bureau Veritas prévoit un chiffre d'affaires
compris entre 4,7 et 5,3 milliards d'euros en 2015, contre 3,36
milliards d'euros en 2011.
Dans l'ensemble, l'évolution des activités du groupe liée à la mise
en oeuvre du plan stratégique reste toutefois bien accueillie par
les analystes: "En dépit d'un contexte défavorable qui a pénalisé
la croissance organique, les résultats 2013 soulignent la structure
de mieux en mieux équilibrée des revenus et les premiers signes de
stabilisation des activités les plus cycliques (construction,
marine et dans une moindre mesure, minéraux)", indique CM-CIC
Securities mardi dans une note d'analyse.
Le groupe "affiche ainsi des performances proches de celles de ses
2 grands comparables, SGS (SGSN.VX) et ITRK et maintient une
politique de retour active aux actionnaires", ajoute la banque.
Quête identitaire
Pour bénéfique qu'elle soit, la modification du profil du groupe
induite par sa politique d'acquisitions soulève tout de même
quelques questions. Après s'être lancé dans les tests pétroliers et
de matières premières à l'occasion du rachat d'Inspectorate en
2010, Bureau Veritas vient d'élargir considérablement sa palette
dans le secteur du "testing" en rachetant le canadien Maxxam
Analytics International.
En devenant un acteur important de l'analyse alimentaire et
environnementale en Amérique du Nord, le groupe devient un
concurrent de l'autre société française importante du secteur, le
réseau de laboratoires Eurofins Scientific (ERF.FR), jusqu'à
présent présenté comme un partenaire et sous-traitant de Bureau
Veritas dans certaines de ses activités.
Lors d'une conférence téléphonique la semaine dernière, le
directeur général Didier Michaud-Daniel s'est voulu rassurant:
Bureau Veritas n'aura pas de problème à concurrencer un de ses
fournisseurs. Sans entrer dans les détails, le dirigeant s'est dit
intéressé par les nouvelles opportunités qui se présenteraient dans
le secteur du "testing".
A terme, cette situation posera toutefois à Bureau Veritas la
question de sa transformation complète en acteur intégré du
contrôle, de la certification et de l'analyse - alors que cette
dernière restait majoritairement externalisée jusqu'à présent.
Le groupe aura sans doute l'occasion de se pencher sur cette
question en élaborant son prochain plan stratégique à moyen
terme.
-Thomas Varela, Dow Jones Newswires; +331 40 17 17 72;
thomas.varela@dowjones.com
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