OTTAWA,
ON, le 14 oct. 2024 /CNW/ - Le premier
ministre Justin Trudeau a fait aujourd'hui la déclaration
suivante concernant l'enquête en cours sur les activités
criminelles violentes liées au gouvernement de l'Inde :
« Le Canada est un pays fondé sur la primauté du droit qui
accorde la plus haute importance à la protection de ses citoyens.
C'est pourquoi nous avons agi lorsque nos services de police et de
renseignement ont commencé à enquêter sur des allégations crédibles
selon lesquelles des agents du gouvernement indien étaient
directement impliqués dans l'assassinat d'un citoyen canadien,
Hardeep Singh Nijjar, sur le sol canadien.
« Nous avons fait part de nos inquiétudes au gouvernement
de l'Inde et lui avons demandé de travailler avec nous pour faire
la lumière sur cet important enjeu. En même temps, les services de
police et les organismes de sécurité ont utilisé tous les outils à
leur disposition pour assurer la sécurité des Canadiens.
Aujourd'hui, étant donné les nouvelles preuves présentées par la
Gendarmerie royale du Canada (GRC), nous prenons des mesures
additionnelles pour protéger les Canadiens.
« Comme l'a mentionné le commissaire de la GRC,
Mike Duheme, plus tôt aujourd'hui, la GRC dispose de preuves
claires et convaincantes que des agents du gouvernement indien se
sont livrés, et continuent de se livrer, à des activités qui
constituent une menace importante pour la sécurité publique. Ces
activités comprennent des techniques de collecte d'informations
clandestines, des actes coercitifs visant des Canadiens d'origine
sud-asiatique et la participation à plus d'une douzaine d'actes
violents et menaçants, incluant le meurtre. Cette situation est
inacceptable.
« Bien que la GRC et des représentants d'organismes de
sécurité nationale aient tenté de collaborer avec le gouvernement
de l'Inde et leurs homologues indiens des services judiciaires sur
cette question, ils se sont heurtés à des refus répétés. C'est
pourquoi, cette fin de semaine, des représentants du gouvernement
canadien ont entrepris une mesure extraordinaire. Ils ont rencontré
des représentants de l'Inde pour leur faire part des preuves
fournies par la GRC, selon lesquelles six agents du gouvernement
indien étaient des personnes d'intérêt dans le cadre d'activités
criminelles. Malgré les demandes répétées adressées au gouvernement
de l'Inde, ce dernier a décidé de ne pas coopérer. Étant donné le
fait que le gouvernement de l'Inde refuse toujours de coopérer, ma
collègue, la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly,
n'avait qu'un seul choix.
« Aujourd'hui, elle a émis un avis d'expulsion pour ces six
individus. Ils doivent quitter le Canada. Ils ne seront plus en
mesure d'agir à titre de diplomate au Canada, ni d'entrer à nouveau
au Canada, peu importe la raison. Permettez-moi d'être clair :
les preuves présentées par la GRC ne peuvent pas être ignorées.
Elles nous amènent à une conclusion : il est nécessaire de
mettre un terme aux activités criminelles qui continuent de menacer
la sécurité publique au Canada. C'est pourquoi nous avons agi.
Notre priorité sera toujours de défendre le droit des Canadiens de
se sentir en sécurité dans leur propre pays.
« Nous ne tolérerons jamais qu'un gouvernement étranger
menace ou tue des citoyens canadiens sur le sol canadien, il s'agit
d'une violation absolument inacceptable de la souveraineté du
Canada et du droit international.
« À nouveau, nous demandons au gouvernement de l'Inde de
coopérer avec nous sur cette enquête, de mettre fin à son inaction
et à sa rhétorique trompeuse, de reconnaître la crédibilité et la
sévérité des preuves et des informations que nous avons présentées
jusqu'à maintenant, et de réitérer, de façon claire, que sa
position sur les opérations extrajudiciaires à l'étranger sera
désormais, sans équivoque, alignée sur le droit international.
« Le Canada va toujours défendre la primauté du droit et
les principes fondamentaux sur lesquels s'appuient les sociétés
libres et démocratiques. Nous incitons le gouvernement de l'Inde à
faire de même.
« Je sais que les événements de l'année dernière et les
révélations d'aujourd'hui ont ébranlé de nombreux Canadiens, en
particulier ceux des communautés sikhe et indo-canadienne. Beaucoup
d'entre vous sont en colère, bouleversés et effrayés. Je comprends
cela. De telles choses ne devraient pas se produire. Le Canada et l'Inde entretiennent une relation
riche et de longue date, fondée sur les liens étroits entre leurs
populations et sur de solides investissements commerciaux, mais
nous ne pouvons tolérer ce que nous observons à l'heure actuelle.
Le Canada respecte pleinement la
souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Inde, et nous nous
attendons que l'Inde fasse de même à notre égard.
« En tant que premier ministre, il m'incombe de rassurer
ceux qui ont le sentiment que leur sécurité a été compromise. Mais,
surtout, il m'incombe de prendre sans aucune hésitation les mesures
nécessaires pour protéger les Canadiens. C'est précisément ce que
nous faisons aujourd'hui. »
Ce document se trouve également à l'adresse :
https://pm.gc.ca
SOURCE Cabinet du Premier ministre du Canada