MONTRÉAL, le 6 avril 2017 /CNW Telbec/ - Tit-Coq, cette
œuvre maîtresse de Gratien Gélinas, sera projetée à la Cinémathèque
québécoise le jeudi 13 avril à 19 h. Monique Miller, la vedette féminine, sera
présente et s'entretiendra avec les cinéphiles après la projection.
Monique Miller sera aussi
accompagnée par Anne-Marie Sicotte,
écrivaine, historienne et petite-fille de Gélinas. Tit-Coq a
été numérisé et restauré par Éléphant : mémoire du cinéma
québécois.
D'une distribution qui comptait à l'époque des noms aussi
prestigieux qu'Amanda Alarie, Denise
Pelletier, Fred Barry,
Paul Dupuis et Gratien Gélinas,
acteur, auteur, metteur en scène, il ne reste aujourd'hui que la
magnifique Monique Miller. Il faut
dire que lorsqu'elle a tourné ce film, en 1952, elle n'avait que
dix-sept ans. Elle avait fait de la radio depuis l'âge de onze ans
- une élève surdouée des cours de Madame Audet - et elle était tout
de suite tombée dans l'œil de Gratien Gélinas qui lui avait accordé
le rôle sans vraiment l'auditionner, mais le producteur
Paul Langlais allait mettre quelques
bâtons dans les roues...
Monique
Miller
Monique Miller
n'avait peut-être que dix-sept ans à l'époque de Tit-Coq,
mais elle connaissait déjà le métier et ceux qui l'entouraient la
conseillaient bien. À peine adolescente, elle était déjà de la
distribution de tous les radio-romans populaires dans les années
50 : Grande Sœur, Tante
Lucie, Rue Principale, L'Ardent Voyage, etc. Elle a même
joué des végétaux et interprété des rôles de «jonquille», de
«tulipe» et de «rose» dans des contes radiophoniques pour jardins
d'enfance!
Gratien Gélinas, avec son flair, offre donc tout de suite le
rôle de Marie-Ange à la jolie Monique. Mais lorsque le contrat
préparé par Paul Langlais arrive
dans sa famille, à Ahuntsic, les parents trouvent le cachet plutôt
anémique. On s'arme d'un avocat et on réclame davantage. Le
producteur Langlais résistera à toute augmentation jusqu'à ce que
Gélinas mette son pied à terre et exige sa Monique, quelles que
soient les conditions. Le cachet sera donc bonifié, et on y
ajoutera même le prix du taxi aller-retour entre les lieux de
tournage et Ahuntsic.
Quant à la jeune actrice qui a déjà entendu dire que Gélinas
n'était pas toujours facile, elle jette bravement cartes sur table
avec lui : «Si vous me traitez durement, je vais avoir peur,
je vais me mettre à pleurer et je ne pourrai plus jouer, je voulais
vous prévenir!» Gratien enfile aussitôt ses gants de velours qu'il
n'enlèvera plus de tout le tournage. Et Monique devient du même
coup la chouchou des grands professionnels qui l'entourent sur le
plateau.
Elle n'obtiendra quand même pas tout. Elle avait applaudi
Tit-Coq au théâtre du Gesù (elle avait acheté des billets
pour elle et sa mère) et elle souhaitait porter une robe verte à
pois comme celle de Muriel Guilbault
qui avait créé le rôle de Marie-Ange. Gélinas avait décidé que ce
serait une robe rouge... et de toute façon on tournait en noir et
blanc! Monique redit : vert! Gélinas : rouge! Cette fois,
elle ne l'emportera pas. Dans ce film en noir et blanc,
remarquez-le : la robe de Marie-Ange est rouge!
Tit-Coq est sûrement l'œuvre la plus célèbre de Gratien
Gélinas. Elle a tenu la scène durant presque un an à Montréal, elle
a été transportée à Broadway (sans trop de succès hélas) et elle a
été adaptée et mise en scène au cinéma par son auteur. René
Delacroix, le réalisateur français d'expérience, avait été engagé
pour superviser l'aspect technique du film. Les acteurs, leur jeu,
leurs émotions, leurs déplacements, c'était Gélinas!
Monique Miller était déjà une
vedette de la radio, elle allait devenir une vedette de cinéma, à
dix-sept ans. Et Tit-Coq deviendrait un grand succès de
notre cinéma, une œuvre importante remise à neuf grâce aux bons
soins d'Éléphant.
À propos d'Éléphant : mémoire du cinéma
québécois
Mis sur pied en 2007, Éléphant : mémoire du
cinéma québécois est un vaste chantier destiné à numériser,
restaurer, conserver et rendre accessible l'ensemble des
longs-métrages de fiction du patrimoine cinématographique
québécois. Codirigé par Claude
Fournier et Marie-José Raymond, Éléphant a, depuis sa
création, restauré 225 films qui sont offerts 24 heures sur 24 et 7
jours sur 7 sur le service de vidéo sur demande illico de Vidéotron
au canal 900, sur illico.tv et sur l'application illico. De plus,
les films sont également accessibles, à mesure qu'ils y sont
versés, sur iTunes Canada,
États-Unis, France, et autres pays
d'Europe et d'Afrique, en version
originale et sous-titrée, partout où l'une des langues officielles
est le français ou l'anglais. Le site Internet Éléphant :
mémoire du cinéma québécois, www.elephantcinema.quebec,
constitue quant à lui la plus importante banque de données et
d'information sur le cinéma québécois.
Les films restaurés par Éléphant : mémoire du cinéma
québécois peuvent maintenant être visionnés sur grand écran
dans le confort de deux grandes institutions culturelles, grâce au
récent partenariat avec la Cinémathèque québécoise et le Musée
national des beaux-arts du Québec (MNBAQ).
Éléphant : mémoire du cinéma québécois est un projet
philanthropique entièrement financé par Québecor. À cet effet,
Québecor n'en tire aucun avantage pécuniaire. À l'exception d'un
montant minimal pour couvrir une partie des frais d'exploitation de
la plateforme, la totalité des revenus de la diffusion de ces films
est reversée aux détenteurs des droits et aux créateurs du cinéma
québécois.
À propos de la Cinémathèque québécoise
La Cinémathèque
québécoise, c'est le musée de l'image en mouvement à Montréal. Sa
mission est d'acquérir, documenter et sauvegarder le patrimoine
audiovisuel québécois ainsi que le cinéma d'animation
international, collectionner des œuvres significatives du cinéma
canadien et mondial, pour en assurer la mise en valeur à des fins
culturelles et éducatives.
SOURCE Québecor