LONGUEUIL, QC, le 18 juin 2024 /CNW/ - L'Alliance du
personnel professionnel et technique de la santé et des services
sociaux (APTS) a pris connaissance du bilan 2024 de la Direction de
la protection de la jeunesse (DPJ), intitulé Quand la violence conjugale est au cœur de la
vie de l'enfant. Alors que ce rapport met en lumière les
enjeux, l'APTS souhaite commenter l'état actuel du réseau des
centres jeunesse.
« Encore une fois cette année, l'APTS dresse un constat
inquiétant de l'état du réseau de la DPJ. C'est frustrant de devoir
présenter nos doléances sur la place publique en clamant que la
protection de la jeunesse doit occuper les priorités
gouvernementales. Cela devrait être fait d'emblée! La bonne volonté
des responsables du gouvernement et de la haute fonction publique
n'apporte rien de concret pour nos gens sur le terrain ni pour les
jeunes dont le Québec devrait prendre soin avec beaucoup plus
d'ardeur. Il faut des mesures concrètes et applicables
rapidement », a lancé le président de l'APTS, Robert Comeau.
Si le thème du bilan de cette année est la violence conjugale au
cœur de la vie de l'enfant, l'APTS est convaincue que les personnes
sur le terrain manquent de moyens pour accomplir leurs tâches au
quotidien et qu'elles ont besoin de plus de temps pour réfléchir à
certains enjeux, dont celui de la violence conjugale, qui touchent
les jeunes de près. C'est le seul moyen de leur venir en aide
adéquatement.
« L'APTS sait à quel point les jeunes Québécois•es peuvent
compter sur le dévouement du personnel de la DPJ et que les
personnes intervenantes font des miracles sur le terrain. Alors que
beaucoup de DPJ à travers le Québec font l'impossible pour ne pas
faillir à leur mission, sur qui peuvent compter les intervenant•e•s
lorsque vient le temps d'avoir des ressources sur le terrain? Quand
le gouvernement prendra-t-il de véritables mesures pour attirer de
nouveaux•elles collègues? De véritables mesures pour épauler le
personnel et encourager à rester les personnes qualifiées qui
quittent le réseau tous les jours? », demande Robert Comeau.
Pour l'APTS, il est essentiel de bonifier les conditions de
travail des intervenant∙e∙s : dans les grands centres comme en
région, il est pratiquement impossible de trouver des équipes qui
ne sont pas en manque d'effectifs.
« Dans la majeure partie du Québec, la situation est
déplorable. On a juste à regarder ce qui se passe sur la Côte-Nord.
Il manque 29 intervenantes sur 36! Il n'y en a que 7 pour
l'application des mesures et l'évaluation-orientation pour toute la
région! J'y étais ce matin pour prêter main-forte à l'équipe
locale : le gouvernement et la directrice nationale de la
protection de la jeunesse peuvent-il•elle•s arrêter de dire que
tout va bien aller et se décider à agir? Dans les conditions
actuelles, on ne se demande plus si un∙e intervenant∙e va tomber en
congé de maladie, mais quand », a ajouté Sébastien Pitre,
responsable du dossier de la protection de la jeunesse à
l'APTS.
Le 29 mai dernier, nous soulignions l'adoption de la loi créant
le poste de commissaire au bien-être et aux droits des enfants par
l'Assemblée nationale, une des recommandations phares du rapport de
la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection
de la jeunesse (rapport Laurent). L'APTS soutient que beaucoup
d'autres recommandations restent à appliquer, dont celles qui
touchent directement les ressources mises à la disposition du
personnel en poste.
« Il faut prendre au sérieux la baisse alarmante des
effectifs en protection de la jeunesse. Je serais vraiment heureux
de dire que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes et
que, trois ans après le dépôt du rapport Laurent, les choses se
sont améliorées. Malheureusement, ce n'est pas le cas. Si le Québec
veut prendre soin de ses enfants, il doit valoriser ceux et celles
qui leur viennent en aide. Faute de quoi, les intervenant∙e∙s
continueront de quitter le navire à une vitesse déconcertante », a
conclu le président de l'APTS.
À propos de l'APTS
L'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé
et des services sociaux (APTS) regroupe et représente plus de
65 000 membres qui jouent un rôle indispensable au bon
fonctionnement des établissements du réseau. Nos gens offrent une
multitude de services en matière de diagnostic, de réadaptation, de
nutrition, d'intervention psychosociale et de soutien clinique et
de prévention, autant de services qui s'adressent à l'ensemble de
la population.
SOURCE Alliance du personnel professionnel et technique de la
santé et des services sociaux (APTS)