MONTRÉAL, le 29 nov. 2019 /CNW
Telbec/ - Québecor dépose aujourd'hui au Conseil de la radiodiffusion et des
télécommunications canadiennes (CRTC) son intervention relative à
l'acquisition du réseau généraliste V (V) et de ses actifs
numériques par Bell Média (Bell). En raison de la dominance
inégalée de Bell à travers le Canada et des répercussions dommageables
telles que l'éclatement du marché publicitaire, la surenchère en
acquisition de contenu et la dégradation de la qualité générale de
notre télévision francophone au Québec, Québecor s'oppose à cette
transaction et demande au CRTC de la rejeter catégoriquement.
« Pourquoi Bell désire maintenant se porter acquéreur de V,
alors qu'elle s'en est débarrassé en 2008? Il est clair que Bell
souhaite reconstruire son monopole et dominer le secteur de la
télévision, et plus largement, celui des médias au Canada. Il
est donc impératif d'évaluer l'acquisition de V par Bell sous
l'angle de la concurrence dans l'ensemble du marché canadien. En
affaiblissant les autres joueurs de l'industrie, cette acquisition
aura pour effet de fragiliser la qualité de l'information et la
diversité des voix qui sont l'assise d'une saine
démocratie. L'industrie ne peut laisser une telle situation se
produire et les instances concernées doivent refuser cette
transaction. Nier les lourdes conséquences de cette possible
acquisition serait faire preuve de courte vue », a déclaré
Pierre Karl Péladeau, président et chef de la direction de
Québecor
« TVA se fait une fierté d'offrir les meilleurs contenus
aux Québécois, mais il demeure que le marché télévisuel est
fragilisé et dépend des revenus publicitaires pour survivre. Si
Bell utilise son pouvoir commercial à travers le Canada pour écraser la concurrence au Québec,
cela causera assurément d'importantes pertes de revenus pour les
autres joueurs et par conséquent, menacera notre capacité à livrer
une offre télévisuelle francophone forte. Éventuellement, ce sont
les téléspectateurs et les artisans québécois qui seront
affectés », a souligné France Lauzière, présidente et chef de
la direction de Groupe TVA et chef du contenu de Québecor
Contenu.
À ceux qui prétendent que l'acquisition de V par Bell
permettrait de rééquilibrer les forces avec Québecor :
Il ne faut pas confondre, comme semble le faire Bell, popularité
et dominance. Détenir des parts d'écoute importantes signifie
qu'une chaîne connait une popularité auprès des téléspectateurs,
comme c'est le cas pour TVA. Or, la vraie dominance sur le marché
se traduit par les parts de revenus pancanadiens et la portée
médiatique détenue par rapport aux autres joueurs. Avec des revenus
totaux près de 6 fois plus élevés que ceux de Québecor et une
portée sur le marché télévisuel canadien de 80 %, Bell est
dominante et cette dominance ne peut être égalée par aucun autre
joueur de l'industrie. L'ajout d'une chaîne généraliste francophone
comme V ne ferait qu'accentuer la position hégémonique de Bell et
les risques qu'elle abuse de son pouvoir pour écraser toute
concurrence.
À ceux qui pensent que l'ajout d'une chaîne généraliste
n'augmentera pas le pouvoir et l'influence de Bell dans
l'industrie :
L'ajout de V représente la seule pièce manquante dans le
portefeuille de Bell pour consolider sa présence dans le marché
québécois. Cette transaction lui donnerait une emprise quasi
absolue sur l'ensemble de l'industrie amplifiant ainsi son rapport
de force et son pouvoir d'achat sur les plans du marché
publicitaire et de l'acquisition de contenus à l'échelle
nationale.
Avec V, Bell contrôlerait 42 % des revenus publicitaires totaux
au Canada et plus de 48 % des
revenus publicitaires des télévisions traditionnelles privées
canadiennes. Cette situation est totalement insoutenable. Bell
pourrait utiliser son monopole pour dicter les tarifs publicitaires
et mettre une pression étouffante sur les autres joueurs qui se
verraient obligés de baisser leurs tarifs pour concurrencer, avec
pour résultat une diminution des leurs revenus et ce, au détriment
de la programmation canadienne et des nouvelles locales. De plus,
avec V, Bell pourrait également offrir le Québec à rabais en
échange d'ententes publicitaires pour ses chaînes anglophones à
travers le Canada. L'écosystème
télévisuel est déjà grandement menacé, nul besoin d'aggraver le
sort des télédiffuseurs au profit d'un géant comme Bell.
Étant le plus gros acquéreur de contenu sur le marché anglophone
canadien, Bell pourrait utiliser l'acquisition des droits en
anglais pour obliger les fournisseurs de contenu à leur vendre du
même coup le contenu de langue française, court-circuitant donc
toute concurrence sur le marché francophone. En bloquant l'accès
aux contenus aux autres joueurs, cela causerait d'importantes
pertes de revenus pour les concurrents de Bell qui, par conséquent,
verront l'offre et la qualité de leur programmation télévisuelle
francophone diminuées. Au bout du compte, c'est le consommateur qui
sera perdant.
À ceux qui clament que l'acquisition de V par Bell favorisera
l'ensemble de l'écosystème télévisuel québécois :
L'acquisition de V conduirait Bell à un pas de plus vers le
retour d'un monopole. Cette superpuissance détenue par un seul
joueur pourrait provoquer un effet domino lourd de
conséquences pour le reste de l'industrie : pouvoir de
négociation décuplé, contrôle du marché publicitaire et des
acquisitions de contenus, diversité moindre dans l'industrie des
médias, dégradation générale de la qualité de la télévision
francophone au Québec et perte d'emplois.
Afin d'assurer une saine concurrence et la pérennité de
l'industrie, Québecor entend défendre sa position lors des
audiences publiques tenues par le CRTC qui auront lieu à compter du
12 février prochain.
À propos de Québecor
Chef de file canadien des
télécommunications, du divertissement, des médias d'information et
de la culture, Québecor est l'une des entreprises de communication
intégrées les plus performantes de l'industrie. Portées par la
volonté de faire vivre la meilleure expérience qui soit à ses
clients, toutes les filiales et marques de Québecor se distinguent
par une offre de produits et services de qualité, multiplateformes
et convergents.
Québecor (TSX : QBR.A, QBR.B), dont le siège social est
solidement implanté au Québec, emploie plus de
10 000 personnes au Canada.
Entreprise familiale fondée en 1950, Québecor a à cœur de
s'impliquer activement dans sa communauté. Chaque année, elle
s'investit auprès de plus de 400 organismes dans les domaines aussi
essentiels que sont la culture, la santé, l'éducation,
l'environnement et l'entrepreneuriat.
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SOURCE Québecor