François Berthon,



Agefi-Dow Jones



PARIS (Agefi-Dow Jones)--Eurofins efface d'un coup mercredi sa baisse du début de l'année 2020, gagnant 4% à 486 euros, après avoir touché un plus haut de 520 euros à mi-séance, un niveau de cours qui n'avait plus été vu depuis la fin janvier 2018.



L'impact de la cyberattaque subie en juin dernier par le spécialiste de l'analyse des aliments, des produits pharmaceutiques, des analyses environnementales et de laboratoire aura finalement été contenu, ne remettant pas en cause la trajectoire de l'entreprise, concentrée sur l'amélioration de sa profitabilité et de ses flux de trésorerie.



Eurofins a terminé l'année 2019 avec un excédent brut d'exploitation (Ebitda) ajusté de 931 millions d'euros, contre 720 millions d'euros en 2018, la marge d'Ebitda grimpant de 140 points de base à 20,4%.



Retraité de l'impact, positif, de l'application des normes comptables IFRS 16, et de celui, négatif lié au coût de la cyberattaque, le résultat ressort à 883 millions d'euros, supérieur à l'objectif de 850 millions d'euros que s'était fixé l'entreprise.



La croissance accélère



La dynamique de l'activité n'a pas non plus été altérée. Ajustée des effets de calendrier dus aux variations du nombre de jours ouvrables, la croissance organique s'est établie à 5,6% au quatrième trimestre 2019, après 4,9% au premier trimestre et 5,1% au troisième, la donnée sur le deuxième trimestre ne pouvant être calculée du fait de la cyberattaque.



"La croissance organique a montré une accélération tout au long de l'année avec des revenus de 4,56 milliards d'euros sur l'ensemble de l'année, supérieurs à l'objectif de 4,5 milliards d'euros", notent ainsi les analystes de Jefferies. L'activité a notamment profité en fin d'année d'une très bonne performances des services biopharmaceutiques en Europe, qui ont bénéficié d'une demande particulièrement soutenue, tant pour les services liés à la R&D que pour les services de contrôle qualité.



Les observateurs qui s'étaient inquiétés d'un possible ralentissement de la croissance lié à la diminution du rythme des acquisitions sont ainsi rassurés.



L'effet de levier financier diminue



Après deux années record sur le plan de la croissance externe en 2017 et 2018, le groupe avait annoncé l'an dernier son intention de réduire progressivement son levier d'endettement net. L'engagement a bien été respecté. Le ratio de la dette nette divisée par l'Ebitda ajusté, a diminué à 3,08 fois à fin décembre 2019 contre 3,61 fois à fin juin 2019, sous la limite de 3,5 fois que s'était fixée Eurofins.



En parallèle, la réduction des investissements et la poursuite de l'amélioration de la rentabilité des laboratoires dits "matures", créés ou acquis avant 2017, a permis d'améliorer la génération de flux de trésorerie disponible. "Le free cash-flow ressort à 258 millions d'euros, proche de notre attente de 250 millions d'euros", observe Oddo-BHF, nettement au-dessus des 182,5 millions d'euros générés en 2018.



Pour le bureau d'analystes, les résultats 2019 confortent le message du groupe sur la discipline de trésorerie, de quoi juger "plausible à ce stade le retour à une notation en catégorie investissement d'ici 18 à 24 mois" auprès des agences de notation. Le free cash-flow devrait d'ailleurs quasi doubler en 2020, à 500 millions d'euros, avant d'atteindre 600 millions d'euros en 2021, laissant augurer une réduction de la dette.



Spéculation vendeuse en recul



Pour garder la confiance du marché, l'amélioration du profil financier devra aller de pair avec la poursuite de la croissance et l'amélioration de la rentabilité. Les ratios de valorisation élevés affichés en Bourse par le laboratoire ne lui donnent pas droit à l'erreur. Sa feuille de route prévoit d'atteindre les 5 milliards d'euros de chiffre d'affaires et un Ebitda de 1,1 milliard d'euros cette année. Le coronavirus ne devrait pas menacer ces objectifs. Avec seulement un peu plus de 3% de ses revenus réalisés en Chine, en Corée du Sud et en Italie, le groupe a indiqué que son activité n'avait pas jusqu'à présent été significativement affectée par l'épidémie.



En attendant, les fonds spéculatifs réduisent progressivement leurs positions vendeuses sur Eurofins, qui représentent autour de 13% du capital de la société, contre plus de 20% au plus fort des inquiétudes sur la dette voilà un an. La lecture des résultats du jour devrait les inciter à poursuivre leurs rachats de positions, tandis que les investisseurs de long terme ont de plus en plus de raisons garder leurs titres.



-François Berthon, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 93; fberthon@agefi.fr ed: ECH



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(END) Dow Jones Newswires



March 04, 2020 10:49 ET (15:49 GMT)




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