MONTRÉAL, le 1er mai 2024 /CNW/ - Cette semaine
marque les cinq ans du décès de la fillette de Granby. Elle marque aussi le 3e
anniversaire du dépôt du rapport de la Commission spéciale sur les
droits des enfants et la protection de la jeunesse (CSDEPJ). À
cette occasion, le Comité de suivi souhaite communiquer
publiquement son inquiétude relativement à l'état d'avancement de
la mise en œuvre des recommandations du rapport de la Commission
Laurent.
« Il semble qu'il faille le rappeler, mais il est essentiel
de garder vivant le rapport de la Commission Laurent. Les
actualités des dernières semaines en sont la preuve. Il est
difficile de porter un regard sur l'avancement des recommandations
et de comprendre les logiques inhérentes aux calculs
gouvernementaux. Les seuls documents accessibles sont les bilans
que le gouvernement fait de ses propres actions », explique
Martine Desjardins, présidente du
Comité de suivi de la CSDEPJ.
Dans l'espoir d'une plus grande transparence de la part du
gouvernement et d'une amélioration nécessaire de l'accès aux
données publiques au Québec, le Comité de suivi a tenté d'avoir un
meilleur portrait statistique de l'avancement des travaux à partir
des bilans du plan d'action gouvernemental S'engager pour nos
enfants, produit en réponse aux recommandations de la
Commission Laurent.
« Nous avons analysé finement ce qui se trouve dans le peu de
matériel accessible et déjà, on peut s'inquiéter à différents
égards. Par exemple, une seule nouvelle recommandation semble avoir
fait l'objet de travaux dans les deux dernières années. La cadence
actuelle est trop lente. À ce rythme, près de 20 ans seront encore
nécessaires pour mettre en œuvre l'ensemble des recommandations.
Même en tenant pour acquis que toutes les mesures mises de l'avant
par le gouvernement répondent convenablement aux recommandations,
les pourcentages objectifs d'état d'avancement parlent d'eux-mêmes
», ajoute Mme Desjardins.
L'analyse détaillée faite par le Comité de suivi permet aussi de
dégager des observations de nature qualitative. Le Comité a voulu
vérifier l'adéquation des mesures mises en place par rapport aux
recommandations et sous-recommandations auxquelles le gouvernement
a voulu les lier. Une observation des recommandations laissées de
côté pour le moment est aussi faite.
« Sans avoir besoin d'être un expert, une lecture attentive des
réponses que le gouvernement donne aux recommandations permet
rapidement de constater plusieurs incohérences ou encore, plusieurs
mesures ne répondent qu'à une partie des sous-recommandations
ciblées. Aussi, la majorité des recommandations étiquetées comme
urgentes par les commissaires n'ont toujours pas été abordées,
trois ans plus tard. D'ailleurs, des chapitres importants sont
délaissés : Premières Nations, conflits familiaux et violences
conjugales, communauté d'expression anglaise, croissance et
stabilité des investissements en protection de la jeunesse et en
innovation », conclut Mme
Desjardins.
Faits saillants
L'analyse s'est faite en deux temps. D'abord sur la stricte base
des informations quantitatives offertes par le gouvernement dans le
Bilan détaillé 2021-2023. Ce bilan permet d'associer chacune des
mesures qui s'y trouvent à une sous-recommandation de la CSDEPJ
(colonne « Chiffres extraits »). Ensuite, le Comité de
suivi a vérifié la cohérence de la réponse gouvernementale (colonne
« Suite à l'analyse »).
|
Chiffres
extraits
|
Suite à
l'analyse
|
Recommandations
complétées
|
9
(9 / 65 = 13,8 %)
|
1
(1 / 65 = 1,5 %)
|
Recommandations en
cours
|
35
(35 / 65 = 53,8
%)
|
32
(32 / 65 = 49,2
%)
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Sous-recommandations
complétées
|
54
(54 / 251 = 21,5 %)
|
31
(31 / 251 = 12,3 %)
|
Sous-recommandations
en
cours (complétées incluses)
|
106
(106 / 251 = 42,2
%)
|
76
(76 / 251 = 30,2
%)
|
Notez que le rapport d'analyse détaillé se trouve sur le site
web du Comité de suivi.
www.suivi-csdepj.com
SOURCE Comité de suivi de la CSDEPJ