Les repas gratuits ne sont apparemment pas le seul avantage qu'il y ait à travailler chez Google: la décision du groupe de revaloriser les stock options de ses salariés - appliquée trois jours avant que les titres n'atteignent leur point bas au mois de mars - constitue également un bel avantage en nature.



Google a ainsi échangé un total de 7,6 millions de stock options affichant un prix d'exercice moyen proche de 522 dollars contre un nombre équivalent de stock options exerçables au prix de 308,57 dollars, ce qui correspondait au cours du titre à l'époque. Or dernièrement, l'action Google s'échangeait à plus de 500 dollars, ce qui signifie que chaque option affiche une plus-value potentielle de 200 dollars par action - soit 1,5 milliard de dollars au total.



Bien sûr, en janvier, lorsque Google a décidé de revaloriser les stock options, personne ne pouvait prévoir l'ampleur du rebond qui s'est opéré cette année. Mais les conséquences de cette opération montrent combien les programmes d'échange de stock options peuvent être malavisés - favorisant les salariés au détriment des actionnaires. Les investisseurs qui avaient acheté des actions Google à 522 dollars ou plus - le titre avait atteint 711 dollars en novembre 2007 - sont toujours pénalisés.



Google s'est défendu en affirmant que cette revalorisation était importante pour fidéliser ses salariés. Mais d'autres entreprises confrontées au même dilemme ont pourtant réagi différemment. C'est notamment le cas d'Intel, qui estimait qu'au 26 décembre plus de 99% des stock options attribuées étaient hors du cours.



Intel a d'abord obtenu l'approbation des actionnaires pour revaloriser ses stock options, ce qui sera fait dans les prochaines semaines. Avant l'introduction en Bourse de Google, ses actionnaires avaient approuvé un plan de stock options autorisant les revalorisations. Contrairement au programme réalisé par Google, les stock options d'Intel ne seront pas échangées à parité de nombre. Intel a également limité l'éligibilité de son programme aux options dont le prix d'exercice est supérieur au cours le plus élevé de l'année précédente. Si Google avait fait de même, il aurait dû exclure les options exerçables en deçà de 594 dollars, soit une bonne partie des options qu'il a échangées.



Mais il est vrai que Google n'aspire pas à devenir une entreprise comme les autres.



-Martin Peers, Dow Jones Newswires