QUÉBEC, le 19 juin 2024 /CNW/ - Considérant
tous les efforts qu'il a déployés au cours des dernières années, le
gouvernement du Québec juge injustifiée la décision prise par le
ministre fédéral de l'Environnement et du Changement climatique
d'aller de l'avant avec l'adoption d'un décret d'urgence visant la
protection de l'habitat de trois populations de caribous forestiers
au Québec, soit celles de Val-d'Or, Charlevoix et Pipmuacan. Cette
décision constitue une intrusion du fédéral dans le domaine de la
conservation et de la protection de la faune et de la biodiversité
sur son territoire, un champ de compétence du Québec. En plus de
constituer un dédoublement des démarches déjà entreprises par
Québec pour assurer la protection de l'espèce, cette décision ne
fait qu'ajouter un climat d'incertitude et d'incompréhension au
sein des communautés concernées. Cette décision est le reflet de la
déconnexion d'Ottawa à l'égard de
la réalité des régions du Québec.
Depuis 2019, près de 100 M$ ont été investis par le
gouvernement du Québec pour la protection et le rétablissement du
caribou sur son territoire. Le Québec soutient d'ailleurs plus de
mesures qu'ailleurs au pays en matière de protection et de
rétablissement du caribou. Parmi ses gestes forts, notons le début
des consultations, le 30 avril 2024, sur les projets régionaux
visant la population de caribous forestiers de Charlevoix et la
population de caribous montagnards de la Gaspésie, une approche
équilibrée qui vient, d'un côté, protéger l'espèce et son habitat,
et qui, de l'autre, ne vient pas mettre en péril des emplois des
Québécoises et des Québécois. Mentionnons également l'annonce de
deux projets d'aires protégées en avril dernier, qui s'ajoutent aux
aires protégées déjà inscrites et qui représentent 17,8 % de
la superficie totale des aires de répartition des populations de
caribous forestiers, soit près de
100 771 km2.
Des conséquences économiques inacceptables pour le
Québec
Dans un contexte économique déjà difficile pour les
communautés forestières, force est de constater que l'approche du
fédéral ajoute une couche supplémentaire d'incertitude pour
l'industrie forestière, ainsi que pour les autres usagers de la
forêt, comme les pourvoyeurs, les villégiateurs et les entreprises
récréotouristiques. La démarche équilibrée que le Québec a entamée
répond justement à un besoin de prévisibilité. Elle permettra
notamment de développer une démarche régionale adaptée et
socialement acceptable. Le Québec rappelle que le gouvernement
fédéral devra assumer pleinement les conséquences économiques de sa
décision.
Une collaboration financière boudée par le gouvernement
fédéral
Malgré les investissements massifs faits par
le gouvernement du Québec, le gouvernement du Canada s'est limité à verser environ
3 M$. Pour relever le défi du financement des mesures de
conservation du caribou et de son habitat et des mesures de
dynamisation socioéconomique pour les secteurs touchés, ainsi
que pour appuyer la mise en œuvre rapide du Plan Nature 2030, le
gouvernement du Québec a invité à plusieurs reprises le
gouvernement fédéral à reprendre les discussions afin de conclure
un accord global de financement. Le gouvernement fédéral a
cependant montré peu d'intérêt jusqu'à présent et les discussions
sont actuellement au point mort. Alors que le Québec tend la main,
il est déplorable de voir le gouvernement fédéral intervenir seul,
en faisant fi des mesures en cours de déploiement.
Le Québec, en action concrète
Le gouvernement du
Québec compte réaffirmer sa place de chef de file en matière de
conservation de la biodiversité par la présentation imminente de
son Plan Nature 2030. Doté d'un budget historique de 650 M$
sur sept ans, ce plan sera la réponse du Québec en vue d'atteindre
les cibles du Cadre mondial de la biodiversité de Kunming à
Montréal, notamment l'objectif de conservation de 30 % des
milieux continentaux et de 30 % des milieux marins d'ici
2030 et le maintien de la
connectivité des habitats, qui est essentiel pour assurer la
conservation de la biodiversité et l'adaptation aux changements
climatiques. Rappelons que le Québec est le premier au pays à avoir
atteint les cibles fixées par l'ONU, confirmant ainsi son
leadership en matière de protection du territoire.
Citations :
« Le Québec est un leader en matière de conservation de la
biodiversité. Pour maintenir les populations de caribous
forestiers, il a notamment multiplié les efforts au fil du temps,
et notre gouvernement a bien l'intention de continuer et, mieux
encore, de réussir. Considérant tout le travail déjà entrepris et
ce que nous avons annoncé dans les derniers mois, la décision
d'aller de l'avant avec l'adoption d'un décret d'urgence par le
gouvernement fédéral en vue de protéger l'habitat des populations
de caribous forestiers de Val-d'Or, Charlevoix et Pipmuacan ne peut être
perçue que comme une intrusion injustifiée dans notre champ de
compétence. L'analyse que fait le gouvernement fédéral des actions
québécoises est incomplète et témoigne de son manque de sensibilité
à l'égard de la réalité des régions concernées. J'invite plutôt le
fédéral à collaborer financièrement aux efforts du Québec.
»
Benoit Charette,
ministre de l'Environnement, de la Lutte contre les changements
climatiques, de la Faune et des Parcs et ministre
responsable de la région des Laurentides
« Le fédéral semble oublier que ce sont une panoplie
d'activités socioéconomiques qui ont besoin de la forêt pour
exister : acériculture, chasse, pêche, villégiature,
récréotourisme, filière forestière, etc. Il faut en tenir compte
dans nos décisions. C'est d'ailleurs pourquoi le Québec a opté pour
une solution d'équilibre visant à assurer la protection de l'espèce
tout en maintenant le dynamisme économique de nos régions. Ce sont
des dizaines de milliers de travailleurs issus des communautés
forestières qui contribuent à l'économie du Québec. Si le fédéral
va de l'avant unilatéralement avec son décret, il devra en assumer
les conséquences pleines et entières. »
Maïté Blanchette Vézina, ministre des Ressources naturelles
et des Forêts et ministre responsable de la région du
Bas-Saint-Laurent et de la région de la
Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine
« C'est déplorable que le gouvernement fédéral intervienne de
manière inconsidérée dans ce dossier, qui relève de la
responsabilité du Québec. Le gouvernement du Québec est plus que
jamais motivé à agir pour protéger les populations de caribous
forestiers vulnérables. Cet objectif doit être atteint avec le
soutien financier du gouvernement fédéral, dans le respect de notre
champ de compétence. Le gouvernement fédéral doit rouvrir la porte
à des discussions qui mèneront à un accord global de financement,
ce qui représente la solution la plus efficace. »
Jean-François Roberge, ministre responsable des Relations
canadiennes et de la Francophonie canadienne, ministre responsable
des Institutions démocratiques, ministre responsable de l'Accès à
l'information et de la Protection des renseignements personnels et
ministre responsable de la Laïcité
Faits saillants :
- Le 30 avril 2024, le gouvernement du Québec a annoncé un
investissement record de 59,5 M$ sur les quatre prochaines années
pour appuyer la mise en œuvre de l'ensemble des mesures de
conservation de l'espèce et de son habitat. Il a également lancé
des consultations sur les projets régionaux visant la population de
caribous forestiers de Charlevoix et la population de caribous
montagnards de la Gaspésie, ce qui représente un pas supplémentaire
vers une version complète d'un projet de stratégie, conformément à
ses responsabilités en matière de protection des espèces à statut
précaire.
- Rappelons que près de 60 % de la superficie totale des aires de
répartition des populations de caribou forestier n'est pas visée
par une exploitation forestière industrielle. À cela s'ajoutent les
mesures actuelles consolidées lors de l'annonce d'avril dernier,
dont les efforts consacrés à la protection de l'habitat dans les
différents plans régionaux d'aménagement de l'habitat du caribou et
les mesures temporaires de protection administrative en place,
lesquelles s'appliquent sur près de 30 750 km2 en forêt
aménagée.
- Afin de favoriser les probabilités de maintien des populations
de caribous forestiers de Val-d'Or
et de Charlevoix, ainsi que la population de caribous montagnards
de la Gaspésie, le gouvernement du Québec a déployé des mesures
exceptionnelles de gestion de populations temporaires et
complémentaires à des mesures d'aménagement et de restauration de
l'habitat. Ces mesures comprennent des actions visant à abaisser la
densité des prédateurs du caribou et l'utilisation de la garde en
captivité partielle ou totale des populations visées.
- Les projets pilotes soumis à la consultation par le
gouvernement du Québec le 30 avril 2024 visent spécifiquement la
population de caribous forestiers de Charlevoix et la population de
caribous montagnards de la Gaspésie. Dans sa décision, le
gouvernement fédéral n'a vraisemblablement pas tenu compte de la
proposition du projet pilote visant la population de caribous
forestiers de Charlevoix.
- En excluant la proposition des deux projets pilotes en
consultation, on estime à 819 000
m3 bruts de bois par année la perte de
possibilités d'exploitation forestière de 2023 à 2028 qu'entraînent
les mesures actuelles d'aménagement de l'habitat des caribous
forestiers et des caribous montagnards de la Gaspésie.
Liens connexes :
- Pour prendre connaissance de la documentation liée à la
consultation que mène le Québec jusqu'au 31 octobre 2024 :
https://consultation.quebec.ca/processes/caribous-forestiers-montagnards.
- Pour en savoir davantage sur les aires protégées au
Québec.
Sources :
Amélie
Moffet
Attachée de
presse
Cabinet du ministre de
l'Environnement,
de la Lutte contre les changements climatiques,
de la Faune et des Parcs et ministre
responsable de la région des Laurentides
Tél. : 581
994-0205
Gabrielle
Côté
Attachée de
presse
Cabinet de la
ministre des Ressources naturelles
et des Forêts et ministre responsable de la région du
Bas-Saint-Laurent et de la région de la
Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine
Tél. :
438 368-1307
Thomas
Verville
Directeur des
communications
Cabinet du ministre
responsable des Relations canadiennes et de la Francophonie
canadienne, ministre responsable des Institutions démocratiques,
ministre responsable de l'Accès à l'information et de la Protection
des renseignements personnels et ministre responsable de la
Laïcité
Tél. :
514 219-5193
|
Information :
Relations avec les
médias
Ministère de
l'Environnement,
de la Lutte contre les changements climatiques,
de la Faune et des
Parcs
relations.medias@environnement.gouv.qc.ca
Tél. : 418
521-3991
|
SOURCE Cabinet du ministre de l'Environnement, de la Lutte
contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs