François Schott,



Agefi-Dow Jones





Paris (Agefi-Dow Jones)--En annonçant coup sur coup un partenariat de distribution avec le géant de l'e-commerce Amazon et un projet d'alliance aux achats avec Auchan, le groupe Casino (CO.FR) a redoré son blason aux yeux des investisseurs et s'est donné les moyens de défendre ses parts de marché dans un environnement de plus en plus concurrentiel en France.



Il ne faisait aucun doute qu'Amazon avait approché l'ensemble des distributeurs français au cours des derniers mois, mais le groupe de Jean-Charles Naouri était resté relativement discret à ce sujet. Le 26 mars, les deux entreprises ont mis fin au suspense en annonçant un partenariat de distribution de produits alimentaires, le premier du genre en France pour le géant de Seattle, qui a déjà scellé des accords avec Dia en Espagne et Morrisons aux Royaume-Uni. En vertu de cet accord, les produits alimentaires de Monoprix seront disponibles, dans les prochains mois, sur l'application mobile et sur le site Amazon Prime Now, le service de livraison gratuite en deux heures du groupe de e-commerce. Pour Casino, il s'agit d'une réponse immédiate à l'offensive lancée le même jour par Leclerc sur le marché de la livraison de courses à domicile à Paris.



"En proposant la livraison express (1h) avec Amazon, Casino coupe l'herbe sous le pied de Leclerc dont l'offre qui démarre à Paris est pour l'instant limitée à la livraison à J+1", souligne Bernard Toupas, responsable mondial des activités distribution et biens de consommation de la banque d'affaires goetzpartners. "Sur le créneau plus rentable du J+1, Casino a préféré garder la maîtrise opérationnelle en s'alliant avec le britannique Ocado [avec lequel Casino construit un entrepôt entièrement automatisé pour la préparation des commandes en région parisienne, ndlr] pour bénéficier des technologies les plus modernes", ajoute-t-il. S'ils saluent une "belle opération de relations publiques", les analystes de Kepler Cheuvreux se montrent plus réservés sur le partenariat avec Amazon. Cet accord est "défensif, onéreux, et a un impact limité", selon eux. Casino affirme que l'accord sera "rentable", mais il reste difficile pour les analystes de se faire une idée dans la mesure où le groupe ne souhaite pas communiquer sur la commission prélevée par Amazon sur les futures ventes.



Puissance de frappe accrue en matière d'achats



Tout en accélérant à coups de partenariats dans le e-commerce et les nouveaux services de livraison à domicile, Casino remet à plat ses alliances en matière d'achats. Le groupe a annoncé cette semaine la fin de sa centrale avec Intermarché et indiqué être en "discussions exclusives" avec Auchan et d'autres distributeurs en vue de "négocier ensemble leur achats, en France et à l'international". Cette alliance porterait sur une centaine de grandes marques internationales, et exclurait les marques distributeurs, les produits de PME, ainsi que toute la filière des produits frais non transformés. Elle doit encore recevoir l'aval des autorités de la concurrence.



"Si ce schéma est validé par l'autorité de la concurrence, c'est plutôt une bonne nouvelle pour Casino. Il s'agirait d'une alliance plus large qu'avec Intermarché, portant sur l'alimentaire et le non-alimentaire, et qui pourrait être étendue aux partenaires européens d'Auchan comme Metro", souligne un analyste parisien. En France, l'alliance, à laquelle prévoit également d'adhérer Système U, représenterait une part de marché de 32% des ventes alimentaires contre 24% pour le tandem Carrefour-Louis Delhaize et 21% pour Leclerc. "Cette alliance va permettre à Casino de réduire ses coûts alors que le marché français reste très concurrentiel, à cause notamment des stratégies commerciales poursuivies par Leclerc et Intermarché", souligne Vincent Gusdorf, vice-président de Moody's. "Mises bout à bout, les différentes annonces de partenariats - avec Dia, puis Ocado, Amazon, et aujourd'hui Auchan - auront un impact positif sur les résultats du groupe", ajoute-t-il.



Bernard Toupas salue quant à lui une série d'annonces transformantes pour le groupe, sans bourse délier. "Face à des concurrents disposant de moyens financiers supérieurs, le génie de Jean-Charles Naouri a été de nouer des accords de partenariat avec Amazon, Ocado et Auchan qui n'ont pas coûté un centime", abonde-t-il.



En bourse aussi, ces annonces ont été bien accueillies. Depuis le 26 mars, le titre Casino s'est apprécié de 7%, contre 3,2% pour le SBF 120. Ce rebond semble toutefois fragile au regard de la baisse de 20% du titre au premier trimestre, due à un avertissement sur bénéfices tout début janvier et à des performances en demi-teinte, en termes de parts de marché, depuis le début de l'année. Face à la guerre des prix qui fait rage en France et qui pourrait gagner son pré carré parisien, Casino avait bien besoin de nouveaux alliés.



François Schott, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 92; fschott@agefi.fr ed: ECH



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(END) Dow Jones Newswires



April 06, 2018 09:47 ET (13:47 GMT)




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