PARIS (Agefi-Dow Jones)--A l'exception de Francfort, la tentative
de rebond amorcée dans la matinée aura fait long feu et c'est
finalement dans le rouge qu'ont clôturé mardi les Bourses
européennes, alors que les indicateurs économiques du jour ont
renforcé les craintes des investisseurs quant à un resserrement
monétaire accéléré des deux côtés de l'Atlantique.
A la clôture, l'indice Stoxx Europe 600 a reculé de 0,7%, à 419,8
points. A Paris, le CAC 40 et le SBF 120 ont cédé 0,2% chacun. Le
DAX 40 à Francfort s'est redressé de 0,5%, tandis que le FTSE 100 à
la Bourse de Londres, qui était fermée lundi, a baissé de 0,9%.
Dans le même temps, Wall Street s'est également revêtue d'un
manteau rouge: l'indice Dow Jones et le S&P 500 cédaient
respectivement 0,7% et 0,9%, alors que le Nasdaq Composite
abandonnait 1,2%.
"Les marchés restent volatils et susceptibles de connaître des
mouvements d'euphorie ou de panique selon les anticipations sur les
politiques monétaires et le risque de récession", observe ABN Amro
Investment Solutions.
Si la séance avait débuté sous de bons auspices, les indices ont
commencé à faiblir en début d'après-midi, face à l'accélération
plus forte que prévu de l'inflation en Allemagne, ce qui plaide
pour une politique monétaire restrictive de la part de la Banque
centrale européenne (BCE).
Selon une première estimation, les prix à la consommation
harmonisés en Allemagne ont augmenté de 8,8% sur un an en août,
contre un consensus de 8,7% et après 8,5% en juillet. "Les prix
élevés pèsent sur la consommation et l'économie continue de perdre
son élan dans cet environnement", constate Joerg Zeuner, économiste
en chef chez Union Investment, qui juge une récession
inévitable.
Aux Etats-Unis, les solides données économiques dévoilées en
milieu-d'après-midi ont achevé de convaincre les opérateurs que la
normalisation monétaire rapide de la Fed paraissait de plus en plus
inévitable.
D'une part, la confiance des consommateurs a progressé plus que
prévu en août, après trois mois consécutifs de repli. L'indice
compilé par le Conference Board est ainsi remonté à 103,2, après
95,3 en juillet et contre un consensus FactSet de 97,4.
D'autre part, l'enquête mensuelle Job Openings and Labor Turnover
Survey (JOLTS) a fait état d'un nombre élevé d'offres d'emplois à
pourvoir aux Etats-Unis, à 11,2 millions en juillet contre 11
millions en juin.
Selon l'outil FedWatch du CME, les investisseurs anticipent à
présent à 72,5% une hausse de 75 points de base des taux de la Fed
en septembre, alors qu'ils ne sont que 27,5% a anticipé un
relèvement limité à 50 points de base.
SUR LES AUTRES MARCHES:
-Le rendement de l'obligation du Trésor américain à dix ans, le
titre de référence du marché, monte à 3,118%, contre 3,104% lundi
soir. Le rendement du Bund allemand à dix ans s'établit à 1,504%,
contre 1,506% lundi.
-L'euro gagne 0,3% face au billet vert, à 1,0026 dollar.
-Les cours du pétrole reculent. Le contrat d'octobre sur le Brent
de mer du Nord perd 4,7%, à 98,02 dollars le baril. Le contrat de
même échéance sur le brut léger doux (WTI) coté au Nymex abandonne
5,3%, à 91,79 dollars le baril.
-Les cours du gaz se replient mais demeurent à des niveaux élevés.
Le contrat de septembre du TTF néerlandais, référence du gaz
naturel en Europe, perd 9,8%, à 246 euros le mégawattheure
(MWh).
VALEURS A SUIVRE:
-Le groupe énergétique Engie (-0,7%) a été informé par le géant
gazier russe Gazprom d'une réduction de ses livraisons de gaz à
compter de ce mardi "en raison d'un désaccord entre les parties sur
l'application de contrats". Engie a affirmé avoir néanmoins
sécurisé les volumes nécessaires à l'approvisionnement en gaz de
ses clients et à ses propres besoins. La ministre de la Transition
énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a précisé sur France Inter que
la Russie continuait aujourd'hui à livrer du gaz et que les
réserves stratégiques de gaz françaises étaient remplies à plus de
90%.
-Sanofi (+1,5%) a indiqué que l'autorité sanitaire américaine, la
Food and Drug Administration (FDA), avait accordé la procédure
d'examen prioritaire à son traitement efanesoctocog alpha pour le
traitement de l'hémophilie A. "Selon le consensus Evaluate Pharma,
le pic de ventes d'efanesoctocog est anticipé à 700 millions
d'euros en 2028", a indiqué Invest Securities.
-Carrefour (-2,7%) pâtit d'un environnement plus difficile en
Europe, selon JP Morgan qui a abaissé mardi sa recommandation sur
le titre du distributeur de "surpondérer" à "neutre". La banque a
également ramené son objectif de cours de 21,5 à 20,5 euros.
-Orpea (+1,8%) a indiqué qu'il rembourserait un montant de 25,7
millions d'euros de dotations publiques, soit la moitié environ des
sommes réclamées par la Caisse nationale de solidarité pour
l'autonomie (CNSA). Ce montant correspond aux remises de fin
d'années perçues auprès de ses fournisseurs ainsi qu'à certains
arriérés d'impôts, a précisé le groupe dans un communiqué.
-Eiffage (+0,5%) a annoncé mardi que sa filiale Eiffage Génie Civil
Marine, mandataire d'un groupement comprenant aussi Spie
batignolles fondations et l'entreprise béninoise Adéoti, avait
remporté un contrat pour des travaux d'extension et de rénovation
du port de Cotonou au Bénin. Le montant total du contrat dépasse
160 millions d'euros et la quote part revenant à Eiffage s'établit
à 119 millions d'euros, a indiqué le groupe de construction et de
concessions dans un communiqué.
-Vincent Alsuar et François Schott, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27
47 39; valsuar@agefi.fr ed: ECH
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August 30, 2022 12:09 ET (16:09 GMT)
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