Stephen Wilmot,



The Wall Street Journal





LONDRES (Agefi-Dow Jones)--Toyota et Nissan ont lancé davantage de signaux d'avertissement que leurs concurrents américains pour l'exercice à venir. Or les investisseurs ne devraient pas s'y tromper : les constructeurs japonais semblent mieux armés pour surmonter les obstacles qui s'annoncent.



Nissan a indiqué tabler sur un résultat opérationnel de 250 milliards de yens, soit environ 1,86 milliard d'euros, pour l'exercice qui se terminera en mars 2023, en ligne avec celui enregistré au titre du dernier exercice. Les prévisions des analystes s'élevant pour l'heure à 316 milliards de yens en moyenne, selon FactSet, elles risquent donc d'être revues à la baisse. L'annonce de jeudi est intervenue après la clôture de la Bourse de Tokyo mais le titre a perdu 2,9% vendredi. De son côté, Renault, qui détient 43% de Nissan, a vu son titre décrocher d'environ 7% en séance jeudi à Paris pour finalement clôturer en repli de de 2,3%. Le titre du constructeur français rebondit de 4% vendredi.



Toyota a donné mercredi des perspectives baissières du même ordre, déclenchant une mouvement de vente sur le titre. Les deux constructeurs automobiles ont beaucoup évoqué les difficultés qui s'annoncent en raison de la hausse des prix des matières premières. C'est un sujet qui a également été mis en avant de façon récurrente lors de la publication des résultats des constructeurs américains, avec toutefois une différence notable : General Motors et Ford ont laissé entendre qu'ils pourraient compenser cet obstacle en augmentant le prix de leurs véhicules. Les prévisions de Nissan et Toyota ne semblent pas tenir compte de telles hausses de prix.



L'explication la plus plausible à cet écart de traitement tient sans doute à la prudence des groupes japonais, à la fois en ce qui concerne les prévisions données qu'en ce qui concerne les éventuelles hausses de prix de leurs produits. Lorsque certains analystes auront consciencieusement abaissé leurs propres prévisions pour s'aligner sur celles des entreprises, les investisseurs pourraient vouloir rouvrir le dossier.



La situation présente en effet quelques ressemblances avec la période 2004-2006, lors de laquelle les groupes japonais avaient bien mieux résisté que leurs concurrents américains, note Mio Kato, spécialiste des constructeurs nippons sur la plateforme de recherche Smartkarma.



Faiblesse du yen



L'une d'entre elles est la faiblesse du yen, qui a plongé au cours des dernières semaines à un point bas en vingt ans face au dollar, la Réserve fédérale ayant relevé ses prévisions de relèvements de taux bien plus rapidement que la Banque du Japon. Cette situation donne un avantage à l'industrie japonaise : les constructeurs s'approvisionnent en pièces détachées directement au Japon même lorsque l'assemblage est réalisé aux Etats-Unis et en Europe. Ils devraient donc être en mesure d'augmenter les prix moins sévèrement que leurs concurrents tout en conservant leurs marges.



Autre élément : la hausse des prix de l'essence qui, dans les premières années du nouveau millénaire, avait poussé les consommateurs vers des modèles plus petits et moins gourmands en carburant, comme la Toyota Prius. La tendance actuelle favorise plutôt les gros modèles, notamment aux Etats-Unis, et il semble peu probable qu'elle s'inverse complètement, mais les hybrides essence-électrique et les petits SUV - deux spécialités des constructeurs japonais - pourraient gagner en popularité avec l'assouplissement progressif de la crise actuelle de l'offre. De manière générale, les modèles les moins chers se vendront sans doute mieux à mesure que les taux d'intérêt augmenteront, là encore comme en 2004.



Toyota et Nissan ont tous deux leurs propres difficultés à surmonter, mais les investisseurs ne devraient pas trop prendre pour argent comptant les seuils assez bas que ces derniers se sont fixés pour leur nouvel exercice. Si la situation se révèle aussi difficile que l'impliquent leurs prévisions, elle sera sans doute plus dure encore pour les géants de Detroit.



-Stephen Wilmot, The Wall Street Journal



(Version française Emilie Palvadeau) ed : ECH



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May 13, 2022 06:30 ET (10:30 GMT)




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