QUÉBEC, le 1er mai 2024 /CNW/ - Le salaire minimum
augmente aujourd'hui de 0,50 $, pour passer à 15,75 $ l'heure. Le
Collectif pour un Québec sans pauvreté s'explique mal le mépris
qu'affiche le gouvernement du Québec à l'égard de tous les
travailleurs et travailleuses au bas de l'échelle qui, même en
travaillant à temps plein, demeureront dans la pauvreté et, pour
plusieurs, devront continuer de visiter les banques
alimentaires.
Une invitation à fréquenter les
banques alimentaires
Faut-il le rappeler, les travailleurs et travailleuses au
salaire minimum arrivent tout juste à couvrir leurs besoins de
base. En travaillant 35 heures par semaine à 15,75 $ l'heure,
ces personnes compteront sur un revenu disponible d'environ
26 300 $. C'est à peine plus que le seuil de la Mesure du
panier de consommation, qui est évalué à 24 200 $ pour une
personne seule. Ce montant, c'est le strict minimum, le montant
nécessaire pour arriver à couvrir ses besoins essentiels (logement,
alimentation, transport, habillement et autres nécessités), ce
qu'il faut pour atteindre « un niveau de vie modeste » selon
Statistique Canada.
« En pleine crise du logement et avec une augmentation
annuelle de près de 10 % du prix des aliments, cette hausse du
salaire minimum est nettement insuffisante pour seulement faire
face à la hausse du coût de la vie, rappelle le porte-parole du
Collectif, Serge Petitclerc.
Souvenons-nous que 10 % de la population québécoise a dû
recourir aux banques alimentaires l'an dernier et que 18,5 %
de toutes ces personnes avaient un emploi comme principale source
de revenus. Aujourd'hui, avec sa hausse ridicule du salaire
minimum, le gouvernement met la table pour une nouvelle
augmentation du recours aux banques alimentaires. »
Ce qu'il faudrait pour sortir de
la pauvreté
Le Collectif pour un Québec sans pauvreté soutient que le
travail à temps plein devrait minimalement permettre aux
travailleuses et aux travailleurs de sortir de la pauvreté. Il est
difficile d'établir un seuil à partir duquel on sort de la
pauvreté, mais le Revenu viable de l'Institut de recherche et
d'informations socioéconomiques (IRIS) nous donne une bonne idée du
revenu dont devrait disposer une personne être considérée hors de
la pauvreté. Il indique ce qu'il faut pour atteindre « un
niveau de vie digne, au-delà de la seule couverture des besoins de
base. Cela signifie notamment de pouvoir faire des choix et d'être
en mesure de faire face aux imprévus. »
Le 29 avril, l'IRIS dévoilait que, pour disposer d'un
revenu viable en 2024, « une personne seule qui travaille à
temps plein [35 heures] doit avoir un salaire horaire entre
20 $ (Trois-Rivières) et 30 $ (Sept-Îles). » À
Montréal, par exemple, il faudrait un salaire de 27 $ à une
personne travaillant à temps plein par semaine pour atteindre le
revenu viable.
Pour qui travaille ce
gouvernement?
« Devant de tels chiffres, le gouvernement devrait avoir
honte de ne rien proposer de mieux qu'un salaire minimum à
15,75 $ l'heure, soutient Serge
Petitclerc. En refusant de l'augmenter pour la peine, il
encourage un système qui est brisé, où des travailleuses et des
travailleurs peinent à couvrir leurs besoins essentiels et doivent
fréquenter les banques alimentaires, même en travaillant à temps
plein. Tout cela après que le premier ministre soit monté aux
barricades pour défendre l'idée que les député.es, pour leur part,
méritaient une hausse instantanée de 30 000 $ de leur salaire. Il
est permis de se demander pour qui travaille ce gouvernement… »
SOURCE Collectif pour un Québec sans pauvreté