Chose rare pour une société de biotechnologie qui ne commercialise aucun médicament, Transgene SA (TNG.FR) a acquis mercredi les droits de développer et commercialiser en Europe un traitement expérimental prometteur contre le cancer auprès d'une autre société de recherche, l'américain Jennerex.



A 17h22, l'action Transgene grimpait de 6,8% à 15,34 euros, en réaction à cette annonce.



Jennerex est une société non cotée basée à San Francisco, alors que Transgene appartient au groupement d'entreprises détenues par l'institut Mérieux, la holding de la famille Mérieux, qui contrôle également le spécialiste du diagnostic bioMérieux SA (BIM.FR).



Alors que les acteurs des biotechnologies choisissent généralement de confier les études cliniques et la commercialisation de leurs molécules à de grands groupes pharmaceutiques disposant des moyens financiers et de l'expérience nécessaires au lancement de nouveaux produits, ce partenariat associe deux sociétés de recherche générant peu de chiffre d'affaires.



"C'est assez exceptionnel comme configuration, ce n'est pas de cette manière que les choses se passent généralement" dans le secteur, a déclaré le président-directeur général de Transgene, Philippe Archinard, mercredi lors d'une conférence de presse téléphonique. Mais l'expertise de Transgene dans la recherche contre le cancer et son adossement à l'Institut Mérieux "ont convaincu Jennerex que nous étions les plus compétents pour mener à bien ce projet", a-t-il ajouté.



Le médicament de Jennerex, connu actuellement sous le nom de JX-594, n'est pas encore entré dans la dernière étape précédant une possible autorisation, celle des études de phase 3. Mais selon Transgene, il a déjà démontré son efficacité et sa sécurité d'emploi dans le traitement de certains cancers comme le cancer du foie, ou hépatocarcinome.



Cette molécule représente un concurrent potentiel du Nexavar, un produit du groupe chimique et pharmaceutique allemand Bayer AG (BAYN.XE). Ce médicament génère un chiffre d'affaires annuel de plus de 800 millions de dollars en Europe, selon Philippe Archinard, sur un marché qui connaît de forts besoins médicaux non satisfaits.



"Les premières données [sur le JX-594] sont très prometteuses et supérieures à la performance actuelle du Nexavar. Mais elles doivent encore être confirmées par d'autres études", a ajouté le PDG de Transgene lors d'un entretien téléphonique avec Dow Jones Newswires.



Pour acquérir les droits du JX-594 en Europe, dans les pays de la CEI et au Moyen-Orient, Transgene a accepté de payer jusqu'à 116 millions de dollars à Jennerex et de financer certaines études cliniques. Il a également acquis une participation minoritaire dans son partenaire américain pour environ 5 millions de dollars.



Le groupe français a indiqué qu'il comptait lancer une première étude de phase 3 en 2012, avant un dépôt de demande d'autorisation en 2014 et un possible lancement sur le marché en 2015. En cas de succès, il devra reverser entre 10% et 20% du chiffre d'affaires obtenu à Jennerex.



-Thomas Varela, Dow Jones Newswires; +33 (0)1 40 17 17 72; thomas.varela@dowjones.com

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