ENTRETIEN: Icade continuera à céder ses actifs non stratégiques

Le groupe immobilier Icade SA (ICAD.FR) va poursuivre la cession d'actifs non stratégiques pour renforcer son recentrage sur le marché plus rentable de l'immobilier de bureaux en France, après la vente de la quasi totalité de son pôle logements en 2010, a déclaré son président-directeur général Serge Grzybowski.

Les cessions porteront sur le portefeuille de bureaux d'Icade en Allemagne et les entrepôts de Compagnie la Lucette, foncière de bureaux acquise en décembre 2009, a indiqué Serge Grzybowski lors d'un entretien à Dow Jones Newswires.

La filiale à 56% de la Caisse des dépôts et consignations prévoit de finaliser d'ici à la fin de l'année la vente de quelque 30.000 logements pour 2,1 milliards d'euros à un consortium de bailleurs sociaux menés par la Société nationale immobilière (SNI). Les 5.341 logements supplémentaires encore détenus par le groupe ont également vocation à être cédés, a ajouté le dirigeant.

S.Grzybowski n'a pas précisé le montant prévisionnel des cessions, ni fourni de calendrier, mais les actifs allemands étaient évalués à 372 millions à la fin du premier semestre 2010.

Sans fournir de prévision chiffrée, le PDG d'Icade a par ailleurs dit tabler sur une croissance des cash flows dès 2011, après un exercice 2010 affecté par la crise, particulièrement dans le pôle promotion. Dans les prochaines années, Icade entend bénéficier de sa réorientation stratégique, après avoir cédé des logements intermédiaires situés essentiellement en banlieue parisienne pour se tourner vers le créneau plus rentable des bureaux et des commerces.

Le groupe entend gonfler les loyers qu'il encaisse en louant certains actifs non occupés à l'heure actuelle et en trouvant des locataires pour les immeubles qu'il construit ou rénove, essentiellement dans l'immobilier de bureaux.

Au premier semestre 2010, le cash flow net courant s'est établi à 81,8 millions d'euros, contre 99,3 millions d'euros un an plus tôt.

Durement touché par la crise, l'immobilier de bureaux suscite à nouveau l'intérêt des investisseurs, à la faveur d'une remontée des valeurs d'actifs de qualité, situés principalement en Ile-de-France, a expliqué Serge Grzybowski.

"Les fondamentaux se reconstituent de manière positive. Les valeurs locatives se sont stabilisées après une période de baisse, et les taux de capitalisation [ratio des loyers sur la valeur des actifs, ndlr] baissent", a-t-il souligné.

Le groupe prévoit d'investir entre 800 millions et un milliard d'euros dans de nouveaux projets de développement, parmi lesquels la rénovation de la tour Descartes à La Défense ou la finalisation du siège de LCL à Villejuif.

Il entend aussi développer son portefeuille de murs de cliniques, qui génère des cash flows sécurisés.

Le rebond attendu de l'activité de promotion, qui pèse pour près de deux tiers du chiffre d'affaires, devrait également avoir un impact positif sur les comptes du groupe.

La promotion résidentielle, lourdement affectée par la crise avec des marges d'EBO (excédent brut opérationnel) de 2-3%, devrait progressivement retrouver des "performances normales" au cours des prochaines années, avec une marge cible de 7%, selon S.Grzybowski.

Le record de 5.402 réservations de logements neufs enregistré en 2009, grâce à des ventes en bloc à prix réduits, devrait être dépassé cette année, a-t-il ajouté.

"Il y a une vraie reprise du marché du logement" grâce à une solvabilisation de la demande. "Mais la question reste posée de savoir si les fondements de cette reprise sont durables", a-t-il nuancé.

Le redressement de la promotion tertiaire, plus lent, ne se fera sentir qu'au deuxième trimestre 2011, selon le PDG, qui exclut toute opération de croissance externe pour le pôle promotion.

- Martine Pauwels, Dow Jones Newswires; +33 (0)1 40 17 17 69; martine.pauwels@dowjones.com

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