Le producteur de matériaux de construction Vicat (VCT.FR) doit récolter ce qu'il semé avant de pouvoir défricher de nouveaux territoires. Après avoir massivement investi pendant six ans pour se développer dans des zones à plus forte croissance, le groupe a raison de vouloir marquer une pause.



Une politique pertinente mais onéreuse



Car ces investissements ont eu un coût. L'endettement net du groupe familial a été multiplié par plus de 4 depuis la fin 2006. A 1,14 milliard d'euros à la fin 2012, la dette nette du cimentier représente 2,3 fois l'excédent brut d'exploitation attendu par les analystes cette année, ce qui est élevé pour une valeur cyclique. Et risqué en cas de dégradation inattendue de la conjoncture.



La seule baisse des investissements du groupe va lui permettre de libérer ses flux de trésorerie et donc de s'attaquer à la réduction de sa dette. Vicat entend réduire ses investissements industriels: inscrits à 276 millions d'euros en 2011, puis à 287 millions en 2012, ils doivent passer à moins de 160 millions d'euros cette année.



Les nouvelles capacités doivent monter en régime



Or la situation du groupe reste contrastée suivant les pays. D'un côté, Vicat est optimiste aux Etats-Unis, en Inde, au Kazakhstan et en Turquie. Mais en parallèle, la situation reste difficile en France, en Egypte et en Afrique de l'Ouest. Or ces trois dernières régions génèrent à elles seules plus de la moitié de l'activité du groupe et plus de 60% de son excédent brut d'exploitation.



Le plan d'investissement de Vicat lui a permis de doubler sa capacité de production, désormais aux deux tiers dans les pays émergents. Mais le démarrage des nouvelles capacités est nécessairement progressif. Et les nouvelles économies ne sont pas un long fleuve tranquille, comme le montrent les troubles persistants en Egypte, ou la menace de nouveaux entrants en Afrique de l'Ouest.



La conjoncture contrastée pourrait freiner le désendettement



En conséquence, le désendettement de l'industriel pourrait être progressif. Le consensus FactSet des analystes anticipe que la dette nette de Vicat s'élèvera encore à plus de 1 milliard d'euros cette année. D'après les opérateurs, il faudra patienter jusqu'à la fin 2015 pour qu'elle reflue près des 720 millions d'euros.



En investissant à contre-courant du cycle, Vicat a fait un pari courageux qui lui a permis de sensiblement renforcer son profil de croissance. Mais sa capacité d'investissement a atteint ses limites. Le groupe doit à présent tirer les fruits de ses investissements avant de pouvoir envisager à plus long terme "une nouvelle étape dans sa stratégie de développement international".



-Ambroise Ecorcheville, Dow Jones Newswires; 33 (0)1 40 17 17 71; ambroise.ecorcheville@dowjones.com

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