Ce printemps, le Comité
sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) s'est
penché sur le statut de conservation de 12 espèces. Parmi
celles‑ci on comptait : le narval, la « licorne des
mers », que le Comité a évalué comme étant non en
péril; le résilient meunier de Salish, un poisson vivant dans
les étangs à castors et menacé par la pollution et la sécheresse;
la rainette grillon de Blanchard, qui n'a pas été vue au Canada
depuis les années 1970; la Paruline de Kirtland et la Mésange
lapone, deux oiseaux rares évalués comme étant en voie de
disparition. Source : Caitlin Willier
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MONCTON,
NB, le 15 mai
2024 /CNW/ - La semaine dernière, le Comité sur la situation
des espèces en péril au Canada
(COSEPAC) a évalué le statut de conservation de 12 espèces en
péril. Ces travaux comprenaient la réévaluation de certaines
espèces, dont le majestueux narval et le résilient meunier de
Salish, un poisson vivant dans les étangs à castors. Les
évaluations se traduisent par de bonnes nouvelles pour certaines
espèces, mais d'autres demeurent en péril ou sont même disparues du
pays.
Le narval, ou qilalugaq tuugaalik, connu pour sa longue
défense pointue, a longtemps cohabité avec les Inuits dans
l'Arctique.
Selon Jason Akearok, directeur
exécutif du Conseil de gestion des
ressources fauniques du Nunavut : « Le narval est reconnu
comme pierre angulaire de la culture inuite; il revêt une grande
importance. »
Bon nombre de menaces pèsent sur le narval, notamment la perte
accélérée de la glace de mer dont il a besoin et l'intensification
de la circulation maritime. Jusqu'ici, ce cétacé a fait preuve
d'adaptation, et les populations demeurent stables. Il faut
mentionner que les partenariats de cogestion de l'espèce sont
solides : le Conseil de gestion
des ressources fauniques du Nunavut, le ministère des Pêches et des Océans
du Canada et beaucoup d'autres
intervenants surveillent et gèrent étroitement les
populations.
M. Akearok ajoute que : « En tenant compte de
l'importance culturelle de l'espèce, le Conseil de gestion des ressources fauniques du
Nunavut s'engage à effectuer un examen approfondi des
connaissances scientifiques et de l'Inuit Qaujimajatuqangit [savoir
inuit] du COSEPAC pour examiner l'évaluation du narval à titre
d'espèce non en péril. »
Le meunier de Salish est un poisson d'eau douce tenace qui
persiste dans l'Ouest depuis des millénaires. Il a survécu à la
dernière ère glaciaire en se réfugiant dans une minuscule parcelle
d'eau libre de glace de l'État de Washington, mais les changements climatiques
et la pollution menacent son avenir.
Ce poisson est inscrit actuellement comme étant une espèce
menacée mais, compte tenu des déclins catastrophiques
actuels et prévus qui découlent de la baisse de la qualité de l'eau
et des sécheresses causées par les changements climatiques, le
COSEPAC l'a évalué comme étant en voie de disparition.
Margaret Docker, coprésidente du
Sous-comité de spécialistes des poissons d'eau douce, indique
que : « Au départ, d'ambitieux projets de restauration
des cours d'eau et des milieux humides donnaient à penser que la
situation s'améliorait pour ce poisson; nous étions optimistes.
Mais à cause de la dégradation continue de son habitat, il ne
semble vraiment pas y avoir de lumière au bout du
tunnel. »
La Paruline de Kirtland est l'un des oiseaux les plus rares au
Canada : seuls 40 à 50 individus nichent en Ontario. Il s'agit d'un petit oiseau chanteur
au ventre jaune citron qui a besoin d'un habitat très particulier,
soit de jeunes peuplements (de 5 à 20 ans) de pin rouge et de
pin gris; des arbres adaptés au feu qui ont été rendus célèbres par
les tableaux du Groupe des sept. Bien que la remise en état des
forêts de pins soit en cours, la suppression des incendies et
l'intensification des changements climatiques menacent gravement
cet oiseau, et le COSEPAC l'a évalué comme étant en voie de
disparition. Le changement rapide du climat pourrait aussi
menacer un autre petit oiseau chanteur : dans l'extrême
nord‑ouest du Canada, on constate
que la Mésange lapone disparaît dans des circonstances
mystérieuses. Cette dernière a aussi été évaluée comme étant en
voie de disparition.
La minuscule rainette grillon de Blanchard n'a pas été observée
au Canada depuis 1977, malgré les
importantes recherches qui ont été effectuées tant par des
professionnels que par des amateurs. Comme le dit son nom, elle
possède un chant distinctif qui la rend difficile à manquer. Comme
les relevés intensifs qui ont été effectués au cours des dernières
décennies n'ont donné aucun résultat, le COSEPAC a évalué l'espèce
comme étant disparue du pays.
Le Comité s'est penché sur sept autres espèces, soit quatre
plantes, un oiseau, un escargot et une mouche, et toutes ont été
évaluées comme étant à un certain niveau de risque.
« Il y a de bonnes et de mauvaises nouvelles pour les
espèces sauvages du Canada, a
affirmé David Lee, président du
Comité. Certaines espèces sont en meilleure posture que l'on
pensait, certaines sont en difficulté, et certaines sont
malheureusement disparues. Des efforts soutenus sont nécessaires
pour assurer un avenir à celles dont nous avons la
responsabilité. »
Prochaine réunion
La prochaine réunion d'évaluation des espèces sauvages du
COSEPAC prévue sera tenue en novembre 2024.
À propos du
COSEPAC
Le COSEPAC évalue la situation des espèces, des sous-espèces,
des variétés ou d'autres principales unités de la biodiversité à
l'état sauvage considérées comme étant en péril au Canada. Pour ce faire, le COSEPAC se sert de
connaissances scientifiques, traditionnelles autochtones, ou des
collectivités, lesquelles sont fournies par de nombreux
spécialistes provenant des gouvernements, des universités et
d'autres organismes. Les sommaires d'évaluations sont
actuellement à la disposition du public sur le site Web du COSEPAC
et seront transmis à l'automne 2024 au ministre fédéral de
l'Environnement et du Changement climatique pour une considération
de l'inscription en vertu de la Loi sur les espèces en péril
(LEP). À compter de cette date, les rapports de situation et les
sommaires du statut de l'espèce seront mis à la disposition du
public dans le Registre public des espèces en péril.
Lors de sa plus récente réunion,
le COSEPAC a évalué 12 espèces sauvages dans diverses catégories de
risque du COSEPAC, y compris 5 espèces en voie de
disparition, 2 espèces menacées, 3 espèces
préoccupantes, et 1 espèce disparue du pays (c.-à-d.
on ne la trouve plus à l'état sauvage au Canada). En plus de ces espèces sauvages
faisant partie des catégories de risque du COSEPAC, le COSEPAC a
évalué 1 espèce comme étant non en péril.
Le COSEPAC est composé de membres provenant de chaque organisme
responsable des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et
territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de
la faune, l'Agence Parcs Canada, Pêches et Océans Canada et le Musée canadien de la nature), de
quatre membres scientifiques non gouvernementaux, des
coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et des
connaissances traditionnelles autochtones, et deux scientifiques en
début de carrière.
Définitions de la terminologie et
des catégories de statut du COSEPAC :
Espèce sauvage : Espèce, sous-espèce, variété ou
population géographiquement ou génétiquement distincte d'animal, de
plante ou d'un autre organisme d'origine sauvage (sauf une bactérie
ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s'est propagée au Canada sans intervention humaine et y est
présente depuis au moins cinquante ans.
Disparue (D) : Espèce sauvage qui n'existe plus.
Disparue du pays (DP) : Espèce sauvage qu'on ne trouve plus
à l'état sauvage au Canada, mais
qu'on trouve ailleurs.
En voie de disparition (VD) : Espèce sauvage exposée à une
disparition de la planète ou à une disparition du pays
imminente.
Menacée (M) : Espèce sauvage susceptible de devenir « en
voie de disparition » si rien n'est fait pour contrer les facteurs
menaçant de la faire disparaître.
Préoccupante (P) : Espèce sauvage qui peut devenir « menacée
» ou « en voie de disparition » en raison de l'effet cumulatif de
ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui
pèsent sur elle.
Non en péril (NEP) : Espèce sauvage qui a été évaluée et
jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les
circonstances actuelles.
Données insuffisantes (DI) : Catégorie qui s'applique
lorsque l'information disponible est insuffisante (a) pour
déterminer l'admissibilité d'une espèce sauvage à l'évaluation ou
(b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de
l'espèce sauvage.
Espèce en péril : Espèce sauvage qui a été évaluée comme
étant disparue du pays, en voie de disparition, menacée ou
préoccupante.
SOURCE Comité sur la situation des espèces en péril au
Canada