Le fabricant de revêtements de sols en vinyle ou linoleum, de parquets et de surfaces sportives Tarkett (TKTT.FR) a vu son excédent brut d'exploitation (Ebitda) ajusté reculer de 7% au premier trimestre, son activité ayant continué de pâtir des tensions entre la Russie et l'Ukraine où il est très présent.



Le groupe a indiqué mardi qu'il continuerait à adapter ses prix de vente, son offre et sa structure de coûts pour tenir compte de la volatilité du marché russe. "Dans les autres régions, la demande devrait rester positive et le groupe devrait bénéficier de ses efforts de productivité et d'innovation", a souligné Tarkett. Le groupe estime que l'affaiblissement de l'euro et l'érosion modérée des prix de certaines matières premières devraient avoir un impact positif sur ses comptes futurs.



Au trimestre dernier, l'Ebitda ajusté de Tarkett s'est inscrit à 31,8 millions d'euros contre 34,2 millions d'euros un an plus tôt, faisant reculer sa marge de 120 points de base à 5,7%.



Le chiffre d'affaires du groupe a dans le même temps progressé de 13,9%, à 561 millions d'euros, mais reculé de 0,2% à taux de change et périmètre constants. Selon un consensus réalisé par FactSet, les analystes attendaient en moyenne un chiffre d'affaires de 538 millions d'euros et un Ebitda ajusté de 34 millions d'euros.



L'évolution du périmètre a contribué à hauteur de 10,5 points de pourcentage à la croissance de l'activité. Ce changement de périmètre reflète les acquisitions du fabricant néerlandais de moquettes pour les segments professionnels Desso, consolidé depuis le 1er janvier 2015, de Gamrat Flooring et de Renner Sport Surfaces. "L'effet change représente 3,6% résultant principalement de la dépréciation de l'euro au premier trimestre", a précisé le groupe.



Le président de son directoire, Michel Giannuzzi, a précisé que Tarkett poursuivait sa "politique sélective d'acquisitions".



Bien que la France reste pénalisée par des "conditions de marché défavorables et une faible activité dans la construction", le chiffre d'affaires du groupe a progressé de 5,2% à 226,5 millions d'euros à données comparables dans la région EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique). Dans cette région, l'amélioration des conditions de marché observée en 2014 "s'est accélérée" au premier trimestre, a précisé Tarkett.



L'ensemble regroupant la Communauté des Etats indépendants (CEI), l'Asie-Pacifique (APAC) et l'Amérique latine a accusé une baisse organique de son chiffre d'affaires de 10,9%, à 126,4 millions d'euros, tandis que les ventes se sont repliées de 3,4% en Amérique du Nord, à 162,8 millions d'euros.



Le segment Sport a vu ses ventes bondir de 49,7% sur une base organique, à 45,5 millions d'euros.



LE CONTEXTE:



Tarkett a fait son entrée au SBF 120 à la fin du mois de mars 2014, après avoir été introduit en Bourse à la fin novembre 2013. L'opération était notamment destinée à permettre au fonds KKR (KKR) de monétiser sa participation dans le groupe. KKR, qui détient encore 21,5% du capital de Tarkett, n'est plus tenu de conserver ses titres depuis le mois de mai. Le fabricant de revêtements de sols reste une société familiale, détenue à hauteur de 50,1% par la famille Deconinck, fondatrice de l'entreprise. Tarkett a la particularité de réaliser une part importante de son activité et de son excédent brut d'exploitation - avant coûts centraux non alloués - dans les anciens pays de l'Union soviétique.



-Eric Chalmet, Dow Jones Newswires; +33 (0)1 40 17 17 65; eric.chalmet@wsj.com



(Ambroise Ecorcheville a contribué à cet article) ed/LB



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