PARIS (Agefi-Dow Jones)--McPhy douche les investisseurs. Le spécialiste des équipements de production et distribution d'hydrogène décarboné a publié mardi soir un chiffre d'affaires en baisse de 4,4% au titre de l'exercice écoulé et a indiqué que sa perte d'exploitation se creuserait "aux alentours de 25 millions d'euros", contre 9 millions d'euros en 2020.



L'action chutait de 8,3% mercredi vers 13h00, à 16 euros.



La croissance a été freinée, notamment au premier semestre semestre de l'année écoulée, par le contexte sanitaire mondial et les restrictions y afférentes, et par l'attentisme de certains acteurs dépendant de mécanismes de financements publics, a indiqué le groupe dans son communiqué.



Le chiffre d'affaires du second semestre s'est avéré inférieur de 19% au consensus, tandis que les ventes pour l'ensemble de l'année sont inférieures de 12% aux attentes des analystes, souligne Jefferies. La banque juge toutefois encourageant le rebond des prises de commandes en fin d'année, avec un carnet de commandes en hausse de 30% par rapport à la fin 2020.



En outre, McPhy a été retenu comme "fournisseur privilégié" dans plusieurs projets d'envergure qui ne sont pas encore comptabilisés dans le carnet de commandes. Il s'agit notamment du projet GreenH2Atlantic au Portugal, qui prévoit l'installation d'une plateforme d'électrolyse de 100 mégawatts (MW) d'ici à 2025, et qui marquerait un changement d'échelle pour McPhy. Le groupe a également été retenu ou identifié comme partenaire privilégié pour l'installation de près d'une centaine de stations à hydrogène dans le cadre de plusieurs projets.



Hausse des investissements en 2022



"Les contrats majeurs annoncés dernièrement restent à concrétiser", tranche Portzamparc, qui a abaissé ses prévisions de résultats pour les années à venir en raison de la hausse des coûts fixes plus rapide que prévu. "Le groupe va continuer à se structurer et à recruter (60 recrutements prévus en 2022) et pourrait rester en pertes marquées sur les prochaines années", ajoute le courtier qui a abaissé son objectif de cours à 22 euros, contre 28,3 euros précédemment.



Le risque des partenariats signés n'est pas dans le choix d'un autre fournisseur mais plutôt dans l'annulation, la réduction ou le report de certains projets, explique Jefferies. "Pour la période 2022-2025 nous prévoyons que les livraisons globales d'électrolyseurs [du groupe] atteindront 255 MW mais elles seront concentrées vers la fin de la période, avec 120 MW attendus en 2025", ajoute la banque, qui maintient sa recommandation "neutre" et son objectif de cours de 22 euros sur McPhy.



Pour Invest Securities, "comme le laissaient présager l'avertissement sur résultat à l'issue du premier semestre et le changement de directeur général fin octobre", l'année 2021 a été un exercice de transition pour McPhy. "Heureusement, le groupe est particulièrement bien financé, ce qui lui permet de supporter ce décalage dans la montée en puissance", ajoute le bureau d'analystes.



Au 31 décembre, McPhy disposait d'une trésorerie nette de 177 millions d'euros, contre 198 millions d'euros un an plus tôt.



Le consensus des analystes table sur un rebond du chiffre d'affaires en 2022 mais la perte opérationnelle pourrait s'alourdir encore, compte tenu des investissements prévus dans l'augmentation des capacités de production en France et à l'étranger. Au-delà des résultats financiers, c'est la capacité du groupe à décrocher de nouvelles commandes qui devrait dicter son parcours boursier.



-François Schott, Agefi-Dow Jones; 01 41 27 47 92; fschott@agefi.fr ed: ECH



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January 26, 2022 07:03 ET (12:03 GMT)




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