PARIS (Agefi-Dow Jones)--Les Bourses européennes évoluent dans le
rouge mercredi matin, tandis que les investisseurs attendent les
chiffres de l'inflation en zone euro, prévus à 11h00, et
s'inquiètent de l'arrêt, en principe pour trois jours, des
livraisons de gaz russe via le gazoduc Nord Stream.
Vers 10h20, l'indice Stoxx Europe 600 perdait 0,3%, à 418,8 points.
A Paris, le CAC 40 et le SBF 120 cédaient 0,4% chacun. Le DAX 40 à
Francfort reculait de 0,2% et le FTSE 100, à Londres, se repliait
de 0,4%.
Gazprom a annoncé l'interruption de ses livraisons via le gazoduc
Nordstream 1 à partir de ce mercredi jusqu'à samedi, en raison de
travaux de maintenance. Mardi soir, le groupe russe avait indiqué
suspendre ses livraisons de gaz à Engie à compter de jeudi. Le
géant gazier affirme que les livraisons effectuées en juillet n'ont
pas été réglées dans leur intégralité.
Ces annonces renforcent les inquiétudes sur l'approvisionnement en
gaz de l'Europe pour cet hiver et entraînent de nouvelles hausses
des prix, qui à leur tour alimentent une inflation déjà élevée.
Les économistes interrogés par le Wall Street Journal anticipent
ainsi une stabilisation de l'inflation en zone euro à 8,9% en août.
En France, les prix à la consommation ont augmenté de 5,8% sur un
an en août, après une hausse de 6,1% en juillet, selon les données
publiées mercredi par l'Institut national de la statistique et des
études économiques (Insee).
Cependant, "'il est beaucoup trop tôt pour parler d'un véritable
ralentissement de l'inflation" en France, indique Charlotte de
Montpellier, économiste chez ING, en soulignant notamment que les
prix de l'alimentation ont nettement accéléré en août. "Pour la
suite, la question est de savoir comment les prix élevés de
l'énergie observés récemment vont se répercuter sur l'inflation des
prix à la consommation", ajoute-t-elle.
Dans une étude, Credit Suisse relève que les prix de l'énergie en
Europe ont été multipliés par 20 au cours des deux dernières
années. "Selon nos stratégistes actions, toute nouvelle hausse des
prix de l'énergie en Europe exerce une pression supplémentaire sur
l'activité économique, maintient des pressions vendeuses sur l'euro
et accroît la probabilité d'une forte hausse des taux de la Banque
centrale européenne (BCE)", indique la banque. La récente flambée
des prix de l'énergie devrait également constituer un nouveau test
pour les marges des entreprises, qui cherchent à répercuter la
hausse de leurs coûts de production tout en minimisant la
destruction de demande, précise Credit Suisse.
Outre l'inflation en zone euro et à deux jours de la publication du
rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis, les investisseurs
surveilleront l'enquête ADP sur l'emploi dans le secteur privé
outre-Atlantique. Le spécialiste de la gestion des salaires n'a pas
publié cette enquête depuis juin, en raison d'un changement de
méthodologie, qui vise à fournir une meilleure vision du marché du
travail et de la trajectoire de l'économie américaine.
En Asie, les principaux indices ont terminé en baisse. L'indice
Nikkei de la Bourse de Tokyo a perdu 0,4% et le Shanghai Composite
a abandonné 0,8%.
SUR LES AUTRES MARCHES:
-Le rendement de l'obligation du Trésor américain à dix ans, le
titre de référence du marché, recule à 3,115%, contre 3,110% mardi
soir. Le rendement du Bund allemand à dix ans s'établit à 1,519%,
contre 1,508% mardi.
-L'euro gagne 0,1% face au billet vert, à 1,0019 dollar.
-Les cours du pétrole reculent. Le contrat de novembre sur le Brent
de mer du Nord perd 65 cents, à 97,19 dollars le baril. Le contrat
d'octobre sur le brut léger doux (WTI) coté au Nymex cède 44 cents,
à 91,20 dollars le baril.
-Les cours du gaz bondissent après l'arrêt des livraisons via Nord
Stream 1. Le contrat d'octobre du TTF néerlandais, référence du gaz
naturel en Europe, s'adjuge 6,5%, à 282,74 euros le mégawattheure
(MWh).
VALEURS A SUIVRE:
-Le spécialiste du diagnostic in vitro bioMérieux (-3,7%) a revu en
légère hausse ses objectifs de chiffre d'affaires et de résultat
opérationnel pour 2022, après avoir renoué avec la croissance de
ses ventes au deuxième trimestre, clos fin juin. La croissance
organique a atteint 5,2% au deuxième trimestre, à 820,9 millions
d'euros. Elle a été portée par une forte demande dans la région
Amérique du Nord, qui représente 44% du chiffre d'affaires du
groupe. Les ventes ont en revanche reculé en Asie en raison des
mesures de confinement en Chine et sont restées stables en
Europe.
-Le groupe d'aéronautique et de défense Airbus (-1,6%) a annoncé
que son directeur financier, Dominik Asam, quitterait l'entreprise
en mars 2023 pour prendre le même poste chez l'éditeur de logiciels
allemand SAP (+0,5% à Francfort). "La société va maintenant
préparer la succession de Dominik Asam qui restera pleinement en
charge jusqu'à son départ" et entend assurer une transition en
douceur avec son successeur, a souligné Airbus dans un
communiqué.
-Engie perd 1,1% après l'annonce par Gazprom de la suspension de
ses livraisons de gaz au groupe français.
-UniCredit (+2,6% à Milan) a annoncé que la Banque centrale
européenne (BCE) avait autorisé l'exécution de la deuxième tranche
de son programme de rachat d'actions pour 2021, pour un montant
maximum de 1 milliard d'euros. Cette deuxième tranche pourrait
porter le montant total du programme de rachat pour 2021 à environ
2,58 milliards d'euros, a précisé mercredi la banque italienne.
-Le secteur technologique est sous pression à Wall Street. Le
réseau social Snap (-6,8% dans les échanges de préouverture)
prévoit de licencier environ 20% de ses effectifs, a rapporté le
site The Verge, citant des personnes proches du dossier. La société
mère de la populaire application de partage de photos Snapchat a
planifié des licenciements au cours des dernières semaines. Les
licenciements commenceront mercredi et toucheront certains
départements plus durement que d'autres, selon The Verge.
De son côté, le fabricant américain d'ordinateurs et d'imprimantes
HP Inc. (-5,4% en préouverture) a publié un chiffre d'affaires
inférieur aux attentes et réduit ses prévisions pour l'exercice en
cours, pénalisé notamment par le recul de la demande de PC.
-Les actions Boeing et Honeywell pourraient également subir des
pressions mercredi, alors que l'armée américaine a annoncé avoir
immobilisé, par "mesure de précaution", l'ensemble de sa flotte
d'hélicoptères Chinook en raison d'un risque d'incendie de moteur.
Les responsables de l'armée ont indiqué que quelques incendies de
moteur impliquant les hélicoptères Chinook s'étaient produits, sans
provoquer de victime. Les appareils sont construits par Boeing avec
des moteurs fabriqués par Honeywell.
-Valérie Venck et Eric Chalmet, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 48
25; vvenck@agefi.fr ed: ECH
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August 31, 2022 04:28 ET (08:28 GMT)
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