Le conseil scientifique des indices (CSI) de NYSE Euronext (NYX) ne semble pas obsédé par le court termisme généralement prêté aux marchés financiers.



La semaine dernière, ce comité indépendant de l'opérateur boursier, composé de responsables d'institutions financières (Banque de France, AMF, SFAF..), a décidé d'inclure le laboratoire de biotechnologie NicOx (COX.FR) dans l'indice SBF des 120 principales sociétés françaises cotées. Aux dernières nouvelles, la biotech réalisait un chiffre d'affaires à peu près nul et ses options stratégiques oscillaient entre changer de métier et faire faillite.



L'échec du laboratoire dans sa tentative de faire homologuer son produit phare, l'anti-inflammatoire naproxcinod, a fait s'effondrer son cours de Bourse depuis deux ans. Le titre cotait 8 euros en 2009-2010 avant les décisions défavorables de la Food and Drug Administration américaine et de l'agence européenne du médicament.



Il a ensuite touché un plus-bas de 0,74 euros en décembre 2011, sur fond de plans sociaux, avant de rebondir autour de 2,60 euros depuis, le groupe affichant une nouvelle stratégie de développement dans l'ophtalmologie. Mais le titre reste loin des niveaux atteints au milieu des années 2000, autour de 20 euros, lorsque de nombreux investisseurs voyaient dans le traitement de l'athrose de NicOx un futur blockbuster.



NicOx est non seulement la plus petite capitalisation à faire son entrée dans le SBF 120 (190 millions d'euros contre 647 pour Medica (MDCA.FR) et 1,59 milliard d'euros pour Vilmorin (RIN.FR)) mais les sortants le dépassent aussi largement: Bull (BULL.FR) affiche une capitalisation totale de 302 millions d'euros, Derichebourg (DBG.FR) de 405 millions et Ciments Français (CMA.FR) de 1,67 milliard.



La décision du conseil scientifique s'explique en théorie par l'actionnariat particulièrement éparpillé de NicOx, Euronext ne prenant pas en compte uniquement la capitalisation totale des sociétés mais l'importance de leur flottant et la liquidité du titre.



Mais les forts volumes de transactions que peut connaître l'action NicOx traduisent précisément sa dimension fortement spéculative: sans revenus récurrents en dehors de certains paiements occasionnels versés par des partenaires de recherche, les valeurs de la biotechnologie vivent des espoirs de succès à venir qu'elles parviennent à susciter chez les investisseurs. Au premier semestre, NicOx n'a ainsi perçu pour tout revenus que les 7,5 millions d'euros versés par son partenaire en ophtalmologie Bausch+Lomb, au lieu d'un chiffre d'affaires nul au premier semestre 2011.



Dans un entretien accordé à Dow Jones Newswires à la fin juillet, le PDG de NicOx, Michele Garufi, a évoqué pour le second semestre des projets d'acquisitions de sociétés réalisant entre 5 et 20 millions de chiffres d'affaires annuel. La nouvelle stratégie en ophtalmologie semble prometteuse. Même le naproxcinod ne peut pas être définitivement enterré, le laboratoire parviendra peut-être un jour à financer ou à faire financer les études cliniques supplémentaires demandées par les régulateurs.



Tous ces éléments ne sauraient faire oublier le caractère très hypothétique du succès de NicOx. Le conseil scientifique des indices d'Euronext a peut-être voulu renforcer la composante pharmaceutique du SBF 120. Mais on voit mal ce que NicOx vient faire au sein de l'indice qui regroupe par exemple des sociétés comme Sodexo (SW.FR), dont la capitalisation frise les 10 milliards d'euros et qui a réalisé un chiffre d'affaires de 17,7 milliards d'euros au cours des neufs premiers mois de son exercice 2011-2012.



-Thomas Varela, Dow Jones Newswires; +331 40 17 17 72; thomas.varela@dowjones.com

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