MONTRÉAL, le 17 sept.
2024 /CNW/ - L'Ordre des psychologues du Québec a
salué aujourd'hui le projet de loi 67 devant la Commission des
institutions afin que cesse la confusion sémantique autour de
l'évaluation des troubles mentaux et que cette activité, que
pratiquent les psychologues avec compétence depuis des décennies,
soit enfin reconnue pour ce qu'elle est réellement : un diagnostic.
Si adoptée, la Loi modifiant le Code des professions pour la
modernisation du système professionnel et visant l'élargissement de
certaines pratiques professionnelles dans le domaine de la santé et
des services sociaux pourrait, entre autres, permettre au
réseau public de la santé d'améliorer ses trajectoires de services
et permettre à la population de voir uniquement un psychologue
lorsqu'il est question d'un arrêt de travail pour causes de santé
mentale, libérant ainsi les médecins de famille.
Vers la fin d'une confusion sémantique
La présidente
de l'Ordre, la Dre Christine Grou,
psychologue, a expliqué aux parlementaires que les modifications
législatives du PL 67 ne visent pas à autoriser les psychologues ou
les neuropsychologues à exercer une nouvelle activité, mais plutôt
à mettre un terme à la confusion sémantique qui perdure depuis des
années, tant pour le public, les décideurs, les employeurs, les
assureurs, devant les tribunaux, les ministères et organismes, et
même parmi les professionnels.
« On se demande malheureusement encore aujourd'hui si les
professionnels qui évaluent les troubles mentaux ou
neuropsychologiques peuvent conclure à la présence d'un trouble
mental et l'identifier, ou au pire, on affirme qu'ils ne le peuvent
pas. Trop souvent, un médecin doit confirmer le diagnostic du
psychologue pour permettre l'accès aux services, à l'aide
financière ou à des exemptions fiscales », soutient la
Dre Grou.
Pour une véritable amélioration de
l'accessibilité
Quelque 68 % des psychologues et
neuropsychologues actifs au Québec ont déclaré faire du diagnostic
des troubles mentaux et neuropsychologiques.
L'adoption du PL 67 représenterait une occasion unique de
redéfinir l'offre de service à la population et de favoriser une
meilleure accessibilité aux services en santé mentale. En
clarifiant la portée diagnostique de certaines activités réservées
au Code des professions, le PL 67 permettrait de construire
des voies de passages plus efficaces en ce qui concerne l'obtention
de prestations financières, d'accommodements liés à l'emploi,
d'exemption fiscales ou encore :
- L'accès aux services dans le réseau de la santé : une
personne dont la dépression est diagnostiquée par un psychologue
pourrait avoir un accès direct au programme clientèle pour obtenir
un traitement sans attente d'une évaluation médicale.
- L'offre de service en première ligne : si le diagnostic
du psychologue ou du neuropsychologue est reconnu, cela
contribuerait à désengorger les cabinets de médecins (40 % des
consultations médicales des 18-24 ans portent sur des problèmes de
santé mentale - près de 20 % pour la population générale).
- L'arrêt-retour à l'emploi : si les obstacles
administratifs sont éliminés (CNESST et assureurs privés), le
diagnostic d'un problème de santé mentale et les recommandations du
psychologue ou du neuropsychologue pourraient être reconnus afin de
donner accès à un arrêt ou à un retour au travail.
- Les contraintes à l'emploi ou rente d'invalidité : le
psychologue ou le neuropsychologue pourrait déterminer si des
affections mentales ou cognitives peuvent limiter temporairement ou
de façon permanente la capacité d'une personne à réaliser une
activité d'emploi sans nécessiter un avis médical
supplémentaire.
Une demande concertée
La Dre
Grou a rappelé aux parlementaires qu'un consensus se dégage
depuis plusieurs années, notamment auprès des six ordres
professionnels visés par le PL 67 : le diagnostic est une
activité partagée par d'autres professionnels que les médecins.
C'est notamment le cas du Collège des médecins du Québec, de
l'Ordre des conseillers et conseillères d'orientation du Québec, de
l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec, de l'Ordre des
orthophonistes et audiologistes du Québec, de l'Ordre des
psychologues du Québec ainsi que de l'Ordre professionnel des
sexologues du Québec.
Le mémoire présenté à la Commission des institutions est
accessible sur le site Web de l'Ordre des psychologues à l'adresse
suivante : https://bit.ly/memoire-pl67-opq
SOURCE Ordre des psychologues du Québec