MONTRÉAL, le 24 mai 2024 /CNW/ - Le président de
l'Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP),
M. Benoit Morin, a comparu
aujourd'hui devant le Comité permanent de la santé pour
faire valoir l'efficacité du modèle québécois, dans le cadre du
projet de loi C-64 (Loi concernant l'assurance médicaments),
constituant la première phase d'un projet de régime canadien
d'assurance médicaments national et universel. M. Morin a expliqué
que le système québécois répondait déjà aux objectifs du ministre
de la Santé, M. Holland, et que
l'ajout de la condition du payeur unique risquait de nuire au
modèle de pharmacies communautaires au Québec, au détriment des
soins de première ligne et, ultimement, des patients.
Bien que l'AQPP soutient la volonté du gouvernement canadien de
rendre les médicaments sur ordonnance et les produits connexes plus
accessibles et abordables pour tous les Canadiens, elle souligne
que le Québec possède déjà un système qui répond aux principes
énumérés dans le projet de loi, soit :
- Améliorer l'accessibilité aux produits
pharmaceutiques : le Régime général d'assurance
médicaments (RGAM) offre une couverture pour les médicaments sur
ordonnance à l'ensemble de ses résidents. Il est pertinent de
mentionner que cette couverture s'est développée sur une période de
plus de trois décennies et qu'elle est la plus exhaustive au
Canada.
- Améliorer le caractère abordable des produits
pharmaceutiques : le système mixte du Québec permet de
limiter les montants devant être déboursés par l'assuré en
déterminant le prix maximal applicable à la franchise, à la
proposition de coassurance et à la contribution annuelle totale
pouvant lui être exigées. Pour les assurés à très faible revenu, ce
montant peut même descendre à 0$.
- Favoriser l'utilisation appropriée des produits
pharmaceutiques : cet objectif est atteint au Québec par
le rôle qu'occupe l'Institut national d'excellence en santé et en
services sociaux (INESSS), et en vertu des obligations
déontologiques incombant à tout pharmacien.
- Offrir une couverture universelle à l'échelle du
Canada : le Québec offre déjà à ses résidents cette
couverture universelle, notamment grâce à l'obligation d'adhérer à
une assurance et en prévoyant des garanties de base pour la
majorité des résidents du Québec.
Risque pour la pérennité du réseau des pharmacies
communautaires :
Dans sa forme actuelle, le projet de loi stipule que les
ententes avec les provinces doivent respecter la notion de payeur
unique. Au Québec, le système mixte en place réfère à la
coexistence des régimes publics et privés. Cette mixité permet aux
pharmaciens propriétaires de déterminer leur prix usuel et
coutumier (honoraires professionnels) en fonction du travail requis
et ainsi de s'adapter aux besoins spécifiques de leur clientèle
locale et de réagir efficacement à la compétitivité du marché. Sans
cette souplesse, la santé financière du réseau des pharmacies
serait fragilisée, ce qui pourrait entraîner des répercussions
importantes sur l'offre de services cliniques, les heures
d'ouverture et le nombre de pharmacies sur le territoire. Il
apparaît essentiel pour l'AQPP de maintenir cette composante d'un
système mixte pour assurer la pérennité et l'efficacité du réseau
des pharmacies.
« La santé financière de pharmacies communautaires est non
seulement garante de l'accessibilité aux médicaments, mais
également de l'apport clinique du pharmacien en première ligne de
soins et pour la prise en charge des maladies chroniques. Concevoir
un régime national à payeur unique au Québec serait
contre-productif et aurait un effet inverse à l'objectif
d'améliorer l'accessibilité aux médicaments. De plus, ce système
fragiliserait le modèle de pharmacies communautaires du Québec, un
réseau bien ancré dans les communautés et envié par les autres
provinces canadiennes », souligne Benoit Morin, président de l'AQPP.
« L'AQPP appuie le gouvernement du Québec dans ses
démarches pour se retirer du Régime national fédéral avec pleine
compensation. Notre système éprouvé démontre que personne n'est
laissé pour contre. Les conséquences de faire basculer notre régime
vers un payeur unique, même si ce n'est que pour certaines
catégories de médicaments, serait catastrophique pour le
développement des services en première ligne et laisserait plus de
patients démunis », a ajouté M. Morin.
Dans les 12 derniers mois seulement, plus de 7 millions
d'activités cliniques ont été réalisées dans les pharmacies au
Québec. Ce chiffre ne cesse de croître depuis trois ans, démontrant
l'importance des pharmacies communautaires dans l'écosystème des
soins de santé de première ligne.
À propos de l'AQPP
L'Association québécoise des pharmaciens propriétaires,
constituée en vertu de la Loi sur les syndicats professionnels, est
la seule association qui représente les pharmaciens propriétaires
du Québec auprès des organismes officiels et du gouvernement. Elle
regroupe les 2 031 pharmaciens propriétaires des 1 906 pharmacies
du Québec, qu'ils soient affiliés ou non à une chaîne ou à une
bannière commerciale. Employant près de 49 000 personnes partout
dans la province, la pharmacie communautaire constitue l'un des
plus importants employeurs privés du Québec. Plus d'un million de
consultations sont effectuées en pharmacie chaque semaine, ce qui
fait du pharmacien l'un des professionnels de la santé les plus
disponibles et appréciés au Québec.
Suivez-nous sur Facebook et sur Twitter.
SOURCE Association québécoise des pharmaciens propriétaires