MONTRÉAL, le 1er mai 2024 /CNW/ - Un campement s'est
érigé hier soir au Square Victoria, celui-ci dans le cadre
d'une action du Réseau d'aide aux personnes seules et itinérantes
de Montréal (RAPSIM). Face à des démantèlements par centaines dans
un contexte de crise humanitaire grandissante causée par une crise
du logement sans précédent, le regroupement qui représente plus de
100 organismes en itinérance à Montréal demande aux pouvoirs
publics et à l'ensemble de la population de prendre position en
faveur des droits des personnes, de leur santé et de leur
sécurité.
Alors que l'administration municipale se donne 6 mois pour
réfléchir aux solutions face aux enjeux et aux besoins des
personnes qui n'accèdent pas à l'hébergement et au logement, le
RAPSIM demande dès maintenant à la ville un moratoire sur les
campements et abris de fortune et un soutien aux personnes au
niveau sanitaire, tant et aussi longtemps que des alternatives
adaptées ne seront pas déployées.
Pour cela, «le Gouvernement du Québec doit accroître de
manière substantielle les mesures garantissant l'accès à un
logement qui répond à la capacité de payer de toutes et tous»,
souligne Annie Savage, directrice du
RAPSIM et qui demande également «la mise en place d'un programme
de financement récurrent et suffisant, favorisant le déploiement de
lieux d'accueil 24/7 dignes et adaptés (haltes et hébergements) et
ce dans des locaux permanents et adéquats».
Sur les réseaux sociaux, le regroupement communautaire invite le
grand public à montrer son soutien en utilisant les #dansmacour et
#cameconcerne et en signant la déclaration d'appui en solidarité
avec les personnes qui habitent la rue.
Rappelons qu'à Montréal, c'est au minimum 460 campements à
travers l'île qui ont été démantelés en 2023 dont 9 sur 10 dans
l'arrondissement Ville-Marie.
Contrairement à d'autres villes, le RAPSIM déplore que Montréal
choisisse encore d'utiliser ses ressources pour démanteler et
déplacer les personnes plutôt que dans des solutions adaptées aux
besoins urgents. Alors que la dignité humaine et les enjeux de
sécurité sont évoqués pour justifier les démantèlements, le RAPSIM
rappelle que l'expulsion des personnes de lieux où elles
établissent leur chez-soi faute d'alternatives accentue leur
précarité et constitue de réels risques pour leur vie et leur
sécurité.
Le plaidoyer du RAPSIM n'est pas sans rappeler les constats de
la démarche du Bureau de la Défenseure fédérale du logement dans
son examen des campements, résultat de consultations
pancanadiennes. Les conclusions du rapport font la preuve extensive
de ce que le Réseau d'aide aux personnes seules et itinérantes de
Montréal (RAPSIM) répète depuis plusieurs années déjà : les
démantèlements de campements sont une violation des droits des
personnes en situation d'itinérance.
SOURCE Le Réseau d'aide aux personnes seules et itinérantes de
Montréal inc.