MASHTEUIATSH, QC, le 30 août 2024 /CNW/ - La Première Nation des Pekuakamiulnuatsh appuie la démarche du gouvernement fédéral et le principe d'un décret d'urgence visant la protection du caribou forestier en vertu de la Loi sur les espèces en péril. Elle interpelle cependant le gouvernement du Québec et l'enjoint à agir sans délai.

S'exprimant le 26 août devant le Comité permanent de l'environnement et du développement durable qui mène présentement des audiences sur le projet de décret, le chef de la Première Nation des Pekuakamiulnuatsh, Gilbert Dominique, a rappelé l'urgence d'agir et la nécessité d'une intervention fédérale considérant l'inaction du gouvernement du Québec. Il a insisté sur le fait que le décret est une mesure exceptionnelle, que la véritable solution passe par la Stratégie pour le caribou promise par le gouvernement du Québec depuis plusieurs années. Il a par ailleurs déploré l'absence de spécialistes scientifiques lors des audiences.

« Nous en sommes là à cause de l'inaction du Québec et le gouvernement fédéral a l'obligation d'intervenir. Le Québec n'a jamais, autrement que par des paroles, démontré son intérêt à protéger l'habitat du caribou et nous croyons que des mesures fermes, sérieuses et immédiates doivent être prises dans l'attente de la mise en œuvre de la Stratégie du Québec », a déclaré le chef Gilbert Dominique.

Le chef a également rappelé au Comité la décision rendue le 21 juin dernier par la Cour supérieure du Québec qui confirme l'urgence d'agir et ordonne au gouvernement du Québec de mettre en place, d'ici le 30 septembre 2024, un processus distinct de consultation en lien avec l'élaboration et la mise en œuvre de la Stratégie attendue. En précisant que l'attitude du Québec est contraire à l'honneur de la Couronne, la Cour souligne que le gouvernement continue d'être en défaut de respecter son obligation en reportant indûment la consultation sur l'élaboration de la Stratégie attendue depuis trop longtemps, mettant davantage à risque la survie de l'espèce en plus de la protection des droits ancestraux des Premières Nations concernées.

Le vice-chef et conseiller désigné Droits et protection du territoire, Jonathan Gill-Verreault abonde dans le même sens soulignant que la question n'est pas de mettre en opposition la protection du caribou et les emplois dans l'industrie forestière. « Nous sommes à un point tournant et nous devrions tous, collectivement, chercher à promouvoir un équilibre entre la biodiversité, le respect des droits des peuples autochtones et le développement économique. Il s'agit d'assurer un usage responsable des ressources naturelles pour le bénéfice de nos générations futures », a-t-il précisé.

L'attitude du Québec dans le dossier est contraire à l'honneur depuis trop longtemps. Pour la Première Nation des Pekuakamiulnuatsh, il est souhaité de travailler avec les autres ordres de gouvernement dans la recherche de solutions qui misent sur un véritable équilibre entre la protection du caribou et les activités économiques.

« La protection d'Atiku n'a pas à être synonyme de la fragilisation du développement économique, au contraire. Nous sommes sensibles aux réalités économiques des acteurs du secteur forestier et le caribou n'est nullement responsable. Il faut cesser d'être dans le déni et prendre acte de la situation réelle, avec un regard objectif et scientifique. Des efforts collectifs s'imposent afin de revoir l'aménagement forestier pour qu'il soit réellement durable tout en protégeant la biodiversité », a ajouté le chef Dominique.

SOURCE Pekuakamiulnuatsh Takuhikan

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