Quelque 150 entreprises françaises dont des poids lourds du CAC 40, un ministre, un secrétaire d'Etat... Le Medef a mis les petits plats dans les grands pour son premier voyage en Iran depuis l'accord sur le nucléaire du pays.



De lundi à mercredi, l'organisation patronale emmène ainsi "la plus grosse délégation européenne" entrée en Iran ces dernières années, pour un voyage "de prospection" dans ce marché de 80 millions d'habitants qui suscite toutes les convoitises dans la perspective d'une levée des sanctions économiques imposées depuis 2006.



Ils seront accompagnés du ministre de l'Agriculture et porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, ainsi que du secrétaire d'Etat au Commerce Extérieur, Matthias Fekl, un appui apprécié par le Medef, dans un pays où économie et politique sont "souvent très liées".



La visite sera émaillée d'un forum d'affaires franco-iranien, avec une table ronde dédiée à l'agriculture, de l'inauguration d'un bureau de BusinessFrance et de rencontres avec la plupart des ministres chargés de dossiers économiques.



"Nous y allons dans un esprit de reconquête, dans le sens noble du terme, mais conscients qu'on a du travail à faire", a déclaré Yves-Thibault de Silguy, vice-président de Medef International et vice-président du groupe de construction et de concessions Vinci.



Partenaire traditionnel de l'Iran, la France a vu ses échanges avec ce pays s'effondrer sous l'effet des sanctions: de 4 milliards d'euros en 2004, ils sont tombés à 500 millions d'euros en 2013, et sa part de marché est passée de 7% à 1%.



Si les contacts seront sans doute "un peu plus opérationnels" que lors du précédent voyage, en février 2014, "les entreprises sont conscientes qu'elles ne vont pas en Iran pour signer des contrats tout de suite", a concédé à l'AFP un représentant du Medef, qui envisage de premières signatures "plutôt à la fin du premier semestre 2016".



Des annonces pourraient aussi avoir lieu lors de la visite en France du président iranien, Hassan Rohani, en novembre, selon l'entourage de M. Le Foll.



- "Ne pas confondre vitesse et précipitation" -



Autrichiens, Italiens, Britanniques et Allemands ont déjà fait le voyage à Téhéran, mais pas de quoi inquiéter Yves-Thibault de Silguy: "La concurrence étrangère n'est pas en avance sur nous, elle est confrontée aux mêmes problèmes de financement, de +timing+ de levée des sanctions".



"Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation", a renchéri Matthias Fekl, dans un entretien au quotidien économique iranien Financial Tribune Daily.



La France a "d'abord voulu que les choses soient bien préparées au niveau diplomatique", rappelle son entourage, avec la visite du ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, fin juillet.



Le délégation comprendra "un grand nombre des groupes du CAC 40" et "toutes les grandes entreprises qui s'intéressent à l'Iran seront présentes", indique le Medef sans détailler.



Dans l'énergie, Total enverra un responsable, tout comme Engie (ex-GDF Suez). L'Iran, qui produit encore 2,81 millions de barils de pétrole par jour, compte les deuxièmes réserves mondiales de gaz et les troisièmes pour le pétrole.



Mais, avec son importante classe moyenne et des besoins d'équipements élevés, le marché iranien intéresse de nombreux autres secteurs de l'économie.



Agroalimentaire, médical, industrie, infrastructures, aéronautique, biens de consommation, automobile... "Dans tous ces domaines, il y a de vrais besoins en Iran et ce sont des secteurs où l'excellence française est reconnue", souligne-t-on chez M. Fekl.



Certains groupes ont déjà pris un peu d'avance: Accor a annoncé lundi être le premier groupe hôtelier international à implanter ses marques en Iran, PSA Peugeot Citroën a évoqué dès fin juillet un accord de distribution pour la marque DS et des discussions en cours pour d'autres partenariats.



PSA et Renault, qui a toujours un partenaire sur place Pars Khodro, ont détenu jusqu'à un quart du marché iranien et bénéficient encore d'une bonne image de marque, selon des experts du marché.



Aux termes de l'accord conclu le 14 juillet avec les principales puissances occidentales, qui doit encore être ratifié, l'Iran s'est engagé à ne pas se doter de l'arme atomique en échange de la fin de l'embargo économique qui pèse notamment sur sa production pétrolière.



Selon la Banque mondiale, la levée des sanctions va "raviver" l'économie du pays avec une croissance de 5% en 2016, contre 3% cette année, et un bond de 17 milliards de dollars de ses exportations.






(END) Dow Jones Newswires



September 21, 2015 01:08 ET (05:08 GMT)

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