MONTRÉAL, le 21 sept.
2024 /CNW/ - La Fédération étudiante collégiale
du Québec (FECQ) et l'Union étudiante du Québec (UEQ) ont
officiellement lancé aujourd'hui la campagne nationale «
Renversons le poids de la précarité » lors d'une conférence de
presse à Montréal avec l'appui de plusieurs groupes syndicaux et
jeunes. Cette coalition, qui regroupe plus de 200 000
étudiants de cégeps et d'universités à travers la province,
demande des actions concrètes pour lutter contre la précarité
financière qui frappe durement la population étudiante.
Trois solutions pour renverser la précarité
- Rémunérer les stagiaires
- Actualiser l'Aide financière aux études (AFE)
- Financer les initiatives contre l'insécurité
alimentaire
Rémunération des stages : l'injustice du travail
gratuit
Malgré tous les engagements répétés du gouvernement, 84 % des
stagiaires dans les établissements collégiaux et universitaires
n'obtiennent toujours pas de rémunération pour leur travail. Cette
situation contraint de nombreux étudiants à chercher un emploi
rémunéré en parallèle de leurs études, alors même qu'ils consacrent
parfois jusqu'à 40 heures par semaine à leur stage. La
combinaison de ce fardeau financier, d'une charge de travail
excessive et de la pression académique affecte leur santé mentale
et leur réussite scolaire. La FECQ et l'UEQ demandent que le
gouvernement débloque les fonds nécessaires pour assurer une
rémunération des stages, permettant ainsi aux étudiants de se
consacrer pleinement à leur apprentissage.
Antoine Dervieux,
président de la FECQ, déclare :
« Il est inconcevable que les étudiants doivent jongler entre des
stages non rémunérés, des études et des emplois précaires pour
survivre. Nous ne demandons rien de plus que ce qui a été promis :
une rémunération juste pour le travail qu'ils accomplissent. Après
deux motions adoptées à l'Assemblée nationale, il est temps que le
gouvernement reconnaisse le travail qu'effectuent les stagiaires.
»
Actualisation de l'Aide financière aux études : un soutien
qui ne reflète pas la réalité étudiante
Le programme d'Aide financière aux études (AFE), dans sa forme
actuelle, est loin de répondre aux besoins des étudiants qui
peinent à subvenir à leurs besoins essentiels. Le coût de la vie,
notamment pour le logement et la nourriture, a considérablement
augmenté, mais les montants d'aide sont restés inchangés, laissant
beaucoup d'étudiants dans une précarité financière croissante.
Pire encore, 500 millions de dollars d'aide n'ont pas été
réclamés au cours des six dernières années en raison de la
complexité du programme et des variables qui ne sont plus au goût
du jour. Il faut donc un chantier pour actualiser ce programme.
Étienne Paré, président de l'UEQ, affirme :
« Les trois quarts des étudiants universitaires admissibles au
programme de prêts et bourses n'y ont pas recours. Cela en dit long
sur la perception que les étudiants ont de ce régime. Cela en dit
long sur la difficulté de naviguer les demandes d'aide financière.
C'est quelque chose d'alarmant. »
Insécurité alimentaire : un obstacle majeur à la réussite
académique
L'insécurité alimentaire sur les campus est une crise
silencieuse qui ne cesse de s'aggraver. En effet, entre
2011 et 2023, le recours aux banques
alimentaires par les étudiants postsecondaires a augmenté de 540
%. Ne pas savoir si l'on pourra se nourrir convenablement
ajoute un stress supplémentaire qui affecte la santé et la réussite
académique.
Bien que des associations étudiantes aient déjà mis en place des
initiatives comme des frigos communautaires et des
cuisines collectives, ces projets ne suffisent pas à combler
la demande croissante. Le temps est venu pour le gouvernement de
soutenir les étudiants et leurs associations étudiantes en
finançant ces initiatives.
Antoine Dervieux ajoute
:
« Les étudiants ne devraient pas avoir à choisir entre se nourrir
et réussir leurs études. Ce n'est pas normal qu'un étudiant sur
cinq doive compter sur les banques alimentaires pour se nourrir.
Les associations étudiantes collégiales ont fait leur part en
proposant des solutions concrètes, mais ces efforts ne peuvent
répondre à cette demande croissante. Il est maintenant temps pour
le gouvernement de prendre ses responsabilités et de venir financer
la mise en place et le maintien de ces initiatives. »
Une mobilisation provinciale d'envergure
Cette coalition se veut un cri du cœur dans lequel le mouvement
étudiant demande au gouvernement caquiste de renverser le poids de
la précarité collectivement. Afin de se faire entendre, différentes
actions auront lieu, telles qu'une tournée régionale, au
cours de laquelle des conférences de presse locales et régionales
seront organisées. Le but est de rappeler au gouvernement ses
engagements non tenus, et de l'inviter à écouter la population
étudiante, qui doit constamment vivre sous le poids de cette
précarité.
Étienne Paré conclut :
« Nous sommes face à un problème structurel, pas seulement à une
crise temporaire. L'éducation doit être accessible à tous, et cela
passe par des mesures concrètes qui allègent le fardeau des
étudiants. »
Antoine Dervieux conclut
:
« Nous apportons des solutions concrètes. Maintenant, le
gouvernement doit choisir : se tenir aux côtés des étudiants et
prouver qu'il prône réellement l'accessibilité aux études, ou
s'accrocher au statu quo. L'avenir de milliers d'étudiants en
dépend. »
La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ)
représente plus de 70 000 membres provenant de 28
établissement collégiaux répartis sur tout le territoire québécois.
Depuis près de 35 ans, elle contribue à l'amélioration des
conditions de vie et d'études de la population étudiante collégiale
québécoise en étant la seule organisation à représenter
exclusivement leurs intérêts.
L'Union étudiante du Québec (UEQ) a pour mission
de défendre les droits et intérêts de la communauté étudiante, de
ses associations membres et de leurs membres, en promouvant,
protégeant et améliorant la condition étudiante et la condition des
communautés locales et internationales. Elle compte plus de
100 000 membres universitaires à travers le Québec.
SOURCE Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ)