QUÉBEC, le 23 mai 2024 /CNW/ - La CSD Construction
exprime sa profonde déception face à l'adoption du projet de
loi 51, qu'elle considère comme une déréglementation de
l'industrie de la construction au bénéfice des organisations
patronales et qui se fera au détriment des travailleuses et
travailleurs.
La rétention des travailleuses et
travailleurs aurait dû être une priorité
Les principales justifications avancées par le ministre du
Travail et les organisations patronales pour ce projet de loi sont
le manque de main-d'œuvre et l'augmentation de la productivité dans
l'industrie. Si le projet de loi 51 vise à assouplir l'entrée
de la main-d'œuvre, la CSD Construction insiste sur le fait que la
priorité aurait dû être mise sur la rétention.
« On ne règlera pas le problème du manque de main-d'œuvre en
ouvrant les valves à l'entrée si on ne fait rien à la fin pour
garder les travailleuses et les travailleurs dans l'industrie.
Depuis 10 ans, il rentre en moyenne 24 415 personnes dans
l'industrie par année, mais après 5 ans, 35 % de ces
travailleurs et 54 % de ces travailleuses l'auront quitté »,
explique Carl Dufour, président de
la CSD Construction.
Parmi ses recommandations, la CSD Construction proposait entre
autres la mise en place de mesures de soutien et de formation
continue adaptées, notamment par des mesures de conciliation
famille-travail-étude, adaptées à l'industrie de la construction,
en plus d'un soutien financier adéquat.
La mobilité : les régions en
payeront le prix
La CSD Construction s'inquiète des modifications apportées aux
clauses de mobilité. En réduisant le nombre d'heures minimales
requises pour bénéficier de la mobilité avec un employeur, passant
de 1 500 à 750 heures (et à 400 heures pour les femmes et
les personnes issues de la diversité) ce projet de loi vient créer
un précédent dangereux.
« Le gouvernement et les associations patronales utilisent une
situation exceptionnelle de pénurie de main-d'œuvre pour imposer
des mesures permanentes. Ces changements pourraient grandement
pénaliser les travailleurs et travailleuses des régions lorsque la
situation économique reviendra à la normale: il manquera d'ouvrage
dans nos régions », déclare Carl
Dufour.
Quelques gains malgré
tout
Grâce aux représentations de la CSD Construction, les détenteurs
et détentrices d'un certificat occupationnel ayant accumulé 4
000 heures pourront désormais demander un certificat de
compétence apprenti sans perdre leur certificat de compétence
d'occupation.
« C'est une demande de longue date de la CSD Construction. Cette
modification corrige un non-sens de la loi actuelle et constitue un
pas dans la bonne direction pour la valorisation des occupations.
Il reste encore du chemin à parcourir pour que ces occupations
soient reconnues comme un métier à part entière, on continue de le
revendiquer », affirme Carl
Dufour.
La modification du projet de loi pour garantir que les femmes
soient la première priorité lors du référencement, plutôt que de
les inclure dans la catégorie des « personnes représentatives de la
diversité », répond à la demande formulée par la CSD Construction
lors de ses représentations en commission parlementaire.
« Pour nous, il était impératif de protéger l'accès des femmes
dans l'industrie. Bien que les mesures de la loi R-20 aient
légèrement amélioré la représentativité des femmes, il reste
beaucoup à faire. Nous sommes satisfaits que notre voix ait été
entendue sur cette question cruciale », ajoute Carl Dufour.
Enfin, la CSD Construction se réjouit que la loi permette
désormais de négocier la rétroactivité sur le salaire et les
avantages sociaux. Cependant, elle déplore le refus du ministre du
Travail d'inclure des dispositions interdisant les briseurs de
grève.
« On ne comprend pas pourquoi le ministre s'entête à ne pas
vouloir interdire les briseurs de grève, comme c'est le cas pour
tous les autres secteurs. Le Code du
travail protège déjà ce droit, et cela sera bientôt le cas pour les
employés de juridiction fédérale. Le ministre a manqué l'occasion
de corriger un autre non-sens de la loi R-20 », conclut
Carl Dufour.
À propos de la CSD
La CSD Construction est un syndicat qui représente quelque
25 000 travailleuses et travailleurs de l'industrie de la
construction, provenant de tous les métiers, de tous les secteurs
d'activité et de toutes les régions. Le syndicat est affilié à la
Centrale des syndicats démocratiques (CSD).
SOURCE CSD Construction