Tarkett (TKTT.FR) n'entre pas au SBF 120 au mieux de sa forme. A 27 euros lundi, l'action du numéro trois mondial des revêtements de sols s'échange même sous les 29 euros auxquels elle avait été introduite en Bourse il y a quatre mois. La surexposition du groupe à l'Europe de l'Est, et tout particulièrement à la Russie, limite la visibilité sur ses perspectives. Ce qui devrait constituer l'un de ses atouts est à court terme perçu comme sa principale faiblesse.



L'intégration au SBF 120 de Tarkett - aux côtés de Numéricable (NUM.FR) - n'en est pas moins justifiée. Fort d'un chiffre d'affaires annuel de 2,52 milliards d'euros, le fabricant de revêtements de sols en vinyle ou en linoleum, de parquets et de surfaces sportives, affiche une capitalisation de 1,7 milliard d'euros. En comparaison, les capitalisations respectives des valeurs sortantes Faiveley (LEY.FR) et AB Science (AB.FR) ressortent à 820 et 420 millions d'euros.



Surexposé mais solide en Russie



L'exposition du groupe à l'Europe de l'Est et à la Russie a néanmoins de quoi susciter des inquiétudes. Le ralentissement de la croissance dans les pays émergents n'est plus un secret pour personne. Les conséquences de la crise ukrainienne et des sanctions occidentales contre la Russie restent à déterminer. Tarkett réalise environ 60% de son excédent brut d'exploitation - avant coûts centraux non alloués - dans les anciens pays du bloc de l'Est. D'après les analystes, la Russie génère à elle seule la moitié de son excédent brut d'exploitation.



Heureusement, Tarkett est moins désarmé qu'il n'y paraît en Russie. L'industriel y occupe la place de numéro un incontesté des revêtements de sols en vinyle, avec une part de marché supérieure à 50% et une notoriété sans égale. Particulièrement bon marché, essentiellement résidentiel, ce segment de marché est moins sensible que d'autres aux variations de la conjoncture. Grâce à son leadership, Tarkett peut y relever ses prix - quoiqu'avec un certain retard - pour juguler l'impact sur ses marges de la baisse de la rouble russe. C'est notamment ce qu'il a fait à deux reprises en 2013, et ce qu'il s'apprête à faire à nouveau en avril.



D'une manière plus générale, Tarkett s'est fixé pour objectifs de moyen terme de croître plus vite que les pays où il est présent, et de maintenir sa marge brute d'exploitation hors exceptionnels au-dessus de 12%. Fortement générateur de cashflows, le groupe réalise régulièrement des acquisitions et cherche constamment à réduire ses coûts pour accroître ses marges.



Tarkett doit convaincre le marché pour réduire sa décote



Il n'empêche que Tarkett doit encore faire ses preuves en Bourse. Les quatre derniers mois et la publication de ses résultats 2013 ne suffisent pas à constituer un historique de référence. Les investisseurs n'auront pas oublié que KKR (KKR), qui détient encore 21,5% du capital, ne sera plus tenu de conserver ses titres Tarkett à partir du 23 mai prochain. Un désengagement du fonds permettrait d'accroître le flottant, actuellement de seulement 25%, et donc la liquidité de Tarkett. Mais il pourrait également déséquilibrer le rapport entre l'offre et la demande, et peser temporairement sur le titre en Bourse.



Autant d'éléments qui peuvent expliquer la décote dont souffre Tarkett par rapport à ses principaux concurrents. Le groupe affiche un ratio cours sur bénéfice anticipé de 13,6 contre 16,7 pour Mohawk Industries (MHK) et 20,5 pour Armstrong World Industries (AWI). Si la valeur recèle à cet égard un potentiel d'appréciation, les investisseurs ne semblent pas encore prêts à le laisser s'exprimer.



- Ambroise Ecorcheville, Dow Jones Newswires; 33 (0)1 40 17 17 71; ambroise.ecorcheville@wsj.com

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